Les forêts représentent un rempart crucial contre le changement climatique, agissant comme d'importants puits de carbone. Cependant, toutes les forêts ne se valent pas dans cette lutte. Des chercheurs de renom de l'Université d'Oxford ont récemment publié une étude révélant un secret précieux pour accroître la capacité de stockage du carbone des forêts: la diversification des espèces.
Image d'illustration Pixabay
L'étude, parue dans Frontiers in Forests and Global Change, affirme que les forêts mixtes sont de véritables champions dans le stockage du carbone. La chercheuse principale, Emily Warner, souligne que les forêts diversifiées stockent jusqu'à 70 % de carbone en plus que les monocultures. Ces conclusions découlent d'une méta-analyse portant sur plus de 11 000 publications et incluant des données inédites issues d'un réseau mondial d'expériences sur la diversité des arbres.
Ce qui rend ces forêts mixtes si efficaces, c'est la diversité des espèces. Les mélanges de quatre espèces se démarquent comme les plus performants en termes de stockage de carbone. Warner précise que les forêts composées de deux espèces peuvent accroître le stockage de carbone jusqu'à 35 % par rapport aux monocultures, tandis que celles composées de six espèces, aussi étrangement que cela puisse paraître, ne présentent pas d'avantages clairs par rapport à ces dernières.
Ces découvertes soulèvent des questions cruciales pour les initiatives de reboisement. En effet, malgré la reconnaissance des avantages des forêts diversifiées, de nombreux projets de restauration forestière s'appuient toujours sur des monocultures. Cette approche pourrait compromettre la capacité de stockage du carbone et la résilience des écosystèmes face aux défis climatiques.
Les chercheurs appellent à un changement de paradigme dans la façon dont nous abordons la reforestation. Ils estiment que la diversification des espèces devrait être au cœur des projets de restauration forestière. Selon eux, cela augmenterait non seulement le stockage de carbone mais renforcerait également la résistance aux maladies, aux ravageurs et aux changements climatiques. Cependant, ils soulignent la nécessité de collecter davantage de données à long terme pour mieux comprendre comment la diversification des forêts affecte le stockage du carbone dans différentes régions et à différents stades de croissance des arbres.