Notre cerveau est un vaste réseau de signaux et de transmissions chimiques qui orchestrent notre comportement. Parmi ces acteurs chimiques, la dopamine joue un rôle essentiel en tant que messager chimique, aidant les cellules nerveuses à communiquer. Souvent associée aux émotions positives, la
dopamine est également sous les projecteurs pour son implication dans les expériences négatives.
Une étude récente de l'école de médecine de l'
Université de Wake Forest révèle que la libération de dopamine dans le
cerveau humain est essentielle pour intégrer à la fois les erreurs de prédiction de récompense et de punition. Ce processus d'
apprentissage à partir d'expériences positives et négatives permet au cerveau d'ajuster son comportement en fonction des résultats obtenus.
Menée par le professeur Kenneth T. Kishida et son équipe, cette recherche novatrice utilise une technique électrochimique, la voltamétrie cyclique à balayage rapide, pour mesurer en temps réel les niveaux de dopamine. Cette méthode complexe nécessite des procédures invasives telles que la chirurgie de
stimulation cérébrale profonde.
Trois participants, devant subir une intervention chirurgicale pour traiter un tremblement essentiel, ont été recrutés pour cette étude. Pendant l'opération, une microélectrode en fibre de
carbone a été insérée dans leur cerveau. Puis ces participants ont été invités à jouer à un jeu
informatique où leurs actions étaient suivies de récompenses ou de punitions (gains ou perte d'
argent réel). Les niveaux de dopamine ont été mesurés toutes les 100 millisecondes pendant les trois étapes du jeu.
Les résultats ont révélé que la dopamine est impliquée dans la signalisation des expériences, positives comme négatives, tout en suggérant que ce neurotransmetteur opère de manière optimale lorsque la personne apprend de ses expériences. De plus, il semble y avoir deux voies distinctes dans le cerveau, dédiées respectivement aux expériences gratifiantes et punitives, avec des décalages temporels minimes de 200 à 400 millisecondes.
Kenneth T. Kishida souligne l'impact potentiel de ces découvertes pour comprendre les troubles psychiatriques et neurologiques. Au lieu de considérer la dopamine uniquement comme le "neurotransmetteur du plaisir", il suggère que ce messager chimique est un élément crucial dans l'apprentissage et la régulation du comportement. Ces découvertes pourraient ouvrir de nouvelles pistes pour mieux appréhender des problèmes tels que la dépression, l'addiction et d'autres troubles psychiatriques et neurologiques connexes.