Là où aucun objet humain n'est jamais allé... Lancée il y a 35 ans quasiment jour pour jour, le 5 septembre 1977, la sonde Voyager 1 est en train d'entrer dans un espace encore inexploré, en quittant définitivement notre Système Solaire.
Les données envoyées par la sonde Voyager 1 montrent qu'elle arrive sur l'Heliopause, frontière avec l'espace interstellaire
Toujours en fonctionnement, les deux sondes Voyager (Voyager 1 et Voyager 2) ont été lancées avec un mois de décalage, il y a 35 ans, sur deux trajectoires différentes. Après avoir exploré les planètes géantes de notre Système Solaire (Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune), les deux sondes ont poursuivi leur lancée vers l'inconnu. Désormais, Voyager 1, la plus éloignée des deux sondes, envoie des données aux ingénieurs de la NASA révélant qu'elle est en train de franchir les frontières du Système Solaire à plus de 18 milliards de kilomètres de la Terre (121 Unités Astronomique, soit 121 fois la distance Terre-Soleil), et d'entrer dans un espace jusqu'alors inexploré: l'espace interstellaire.
Le 16 décembre 2004, Voyager 1 franchissait ce que les scientifiques appellent le 'Choc terminal'. Il s'agit d'une région qui entoure le Système Solaire mais son emplacement n'est pas fixe. Sa position change en partie à cause de changements dans les caractéristiques du vent solaire. Le Choc terminal est en fait l'endroit où le vent solaire commence à se mélanger avec le gaz et la poussière du milieu interstellaire. La sonde est ensuite entrée dans la région la plus éloignée du Système Solaire, l'Heliosheath, une région située entre le Choc terminal et l'Héliopause (voir schéma). La sonde a envoyé sur Terre toute une série de données qui ont été analysées.
Vue d'artiste de la sonde Voyager 1
Les dernières informations envoyées par la sonde Voyager 1 dévoilent désormais que l'engin est sur le point de quitter la zone d'influence des vents solaires (l'Héliosphère), constituée de l'espace dans lequel baigne la Terre, pour entrer dans l'espace interstellaire ou galactique, constitué du gaz et de la matière permettant la formation des étoiles. La frontière entre les deux espaces est l'Héliopause. Sa localisation n'est pas déterminée précisément, mais les scientifiques estiment que la sonde est sur le point de la franchir.
Les sondes Voyager, alimentées en énergie nucléaire, devraient pouvoir continuer à transmettre des données jusqu'en 2020, voire 2025. De quoi pouvoir fournir des informations inédites sur l'espace interstellaire. Après, les thermocouples qui convertissent la chaleur issue du plutonium en électricité fera défaut et les sondes n'auront plus suffisamment d'énergie pour alimenter leurs instruments. Ce seront donc deux bouteilles à la mer, inertes, mais qui resteront en bon état de conservation. Témoins de la présence humaine, elles s'éloigneront inexorablement de la Terre sur une orbite galactique.