Traitement de l'hypertension artérielle due à hyperaldostéronisme primaire

Publié par Isabelle,
Source: Université Paris Descartes
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Le premier cap clinique franchi pour traiter l'hyperaldostéronisme primaire par inhibition de l'aldostérone.

Pour la première fois dans le monde, un nouveau médicament inhibant la synthèse de l'aldostérone a été testé chez des patients ayant une forme particulière d'hypertension artérielle due à hyperaldostéronisme primaire. Le protocole de recherche de cette étude dite "de preuve de concept" a été conçu et réalisé dans le Centre d'Investigations Cliniques de l'Hôpital Européen Georges Pompidou (APHP) en collaboration avec les médecins du Centre d'Excellence en Hypertension Artérielle. Les résultats détaillés viennent d'être publiés dans la revue Hypertension.

10% des patients adressés dans un centre spécialisé d'hypertension artérielle, présentent une forme particulière d'hypertension artérielle endocrine dite par hyperaldostéronisme primaire liée à l'hypersécrétion d'une hormone, l'aldostérone, par les glandes surrénaliennes.

Cette hypersécrétion peut être liée à un hyperfonctionnement des deux glandes surrénales ou à la présence d'une tumeur surrénale unilatérale (adénome bénin). Elle induit une baisse du taux de potassium et une hypertension artérielle souvent sévère et résistant aux traitements par les médicaments usuels. Elle peut être responsable de complications cardiaques et cérébrovasculaires.

Après avoir posé le diagnostic d'une hypertension artérielle par hyperaldostéronisme primaire par des dosages hormonaux sanguins, la présence ou l'absence d'une tumeur unilatérale est vérifié par examen tomodensitométrique.

Le type de traitement dépend du caractère unilatéral ou bilatéral de la sécrétion d'aldostérone. En présence d'une atteinte d'une seule glande surrénale, une ablation de la surrénale est proposé au patient par voie laparoscopique. En présence d'une atteinte des deux surrénales, un traitement médicamenteux spécifique bloquant les effets de l'aldostérone, peut être administré en association avec les autres médicaments antihypertenseurs.

La chirurgie confère en elle-même un certain risque, même si elle corrige le taux de potassium et abaisse la pression artérielle chez les patients ayant une forme unilatérale de maladie, alors que les traitements médicamenteux peuvent être mal tolérés exposant à des troubles sexuels ou à une gynécomastie.

Dans le cadre de l'étude, l'inhibiteur de la synthèse de l'aldostérone a été administré pendant 4 semaines à 14 patients ayant un hyperaldostéronisme primaire tumoral ou non. Les résultats montrent que ce médicament inhibe à 70-80 % la synthèse de
l'aldostérone par la glande surrénale, et corrige la baisse du taux de potassium et abaisse la pression artérielle avec un bon profil de tolérance à court terme. Ces données montrent que l'inhibition de la synthase de l'aldostérone est faisable chez
l'homme.

Ces résultats préliminaires ouvrent de nouvelles possibilités de traitement tant chez les patients porteurs de cette maladie, que chez les hypertendus essentiels, les insuffisants rénaux et les insuffisants cardiaques, au vu du rôle délétère de l'aldostérone aussi bien au niveau cardiaque que rénal.

Le traitement est actif, sans problème de sécurité à court terme ce qui encourage la poursuite de la recherche pour développer ultérieurement un médicament permettant de réduire la pression artérielle mais aussi de traiter des patients ayant des pathologies cardiaques ou rénales.

Publication:
Aldosterone Synthase Inhibition With LCI699: A Proof-of-Concept Study in Patients
With Primary Aldosteronism
Laurence Amar1,2,3, Michel Azizi1,2,3, Joël Menard1,2,3, Séverine Peyrard1,2,3, Catherine
Watson4, and Pierre-François Plouin1,3
1 Université Paris Descartes, Faculté de Médecine, Paris, France
2 AP-HP, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris, France
3 Inserm, Centre d'investigation clinique 9201, Paris, France
4 Novartis Pharmaceuticals (C.W.)
Hypertension, Nov 2010; 56: 831 - 838.
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