Les turbovoiles peuvent aider à décarboniser les océans

Publié par Redbran le 19/05/2019 à 14:00
Source: © Union européenne, [2019] / CORDIS
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Décarboniser le secteur du transport maritime constitue un défi de taille, mais une entreprise finlandaise a passé ces deux dernières années à montrer comment utiliser la force du vent pour économiser jusqu'à 20 % de l'énergie utilisée par les navires lors de leurs longs voyages en mer.


Turbovoile sur le M/S Viking GRACE, Viking Line. © Projet RotorDEMO

Les transports maritimes contribuent à environ une gigatonne (un milliard de tonnes) des quelque quarante gigatonnes d'émissions de CO2 causées par les activités humaines chaque année. Cette proportion devrait croître rapidement au cours des vingt prochaines années, sachant que des efforts sont déployés pour réduire les émissions de carbone produites à terre.

Norsepower, une société du secteur des technologies propres, a conçu un système de turbovoiles exploitant la force du vent afin de fournir une propulsion auxiliaire aux navires, soulageant ainsi le moteur principal et permettant de réduire les émissions. Elle s'est servie du projet RotorDEMO pour procéder à la démonstration (En mathématiques, une démonstration permet d'établir une proposition à partir...) de sa technologie (Le mot technologie possède deux acceptions de fait :) dans une installation réelle en mer au cours des douze derniers mois.

"Nous devons procéder à une décarbonisation à l'échelle de la planète et nous manquons de sources d'énergie (Dans le sens commun l'énergie désigne tout ce qui permet d'effectuer un travail, fabriquer de la...) renouvelables en mer. Si nous sommes en mesure de fabriquer des turbovoiles capables de contribuer à la propulsion des navires, nous pouvons donc aider à y parvenir", déclare M. Tuomas Riski, PDG de Norsepower et coordinateur du projet RotorDEMO.

Une propulsion plus propre

La Rotor Sail se compose d'un grand cylindre (Un cylindre est une surface dans l'espace définie par une droite (d), appelée...) en fibre de verre et de carbone qui tourne autour de son axe principal, entraîné par un moteur électrique. Ce mouvement circulaire fait tourner une fine couche d'air autour du cylindre. Lorsqu'elle interagit avec le vent, cela provoque une différence de pression (La pression est une notion physique fondamentale. On peut la voir comme une force rapportée...) d'air de part et d'autre du cylindre en raison de l'effet Magnus (L’effet Magnus, découvert par Heinrich Gustav Magnus (1802-1870), physicien allemand, permet...). Comme dans le cas des voiles classiques ou de l'aile d'un avion, cela génère de la poussée et aide à faire avancer le navire.

Généralement composé de deux ou trois cylindres, le système peut être installé après coup sur des navires existants ou intégré à une nouvelle construction. Après l'installation, aucune intervention humaine n'est requise. Le système intelligent surveille les conditions de vent et fait tourner le mécanisme pour en maximiser les avantages.

Dans le cadre de RotorDEMO, le système a été installé en avril 2018 sur le navire de croisière Viking Grace pour procéder à une démonstration grandeur nature et recueillir des informations afin de valider ses performances. Le détail de ces données (Dans les technologies de l'information (TI), une donnée est une description élémentaire, souvent...) ne sera dévoilé qu'en mai, mais M. Riski est satisfait des résultats. Il déclare: "Dans le cadre de ce projet, notre objectif consiste à économiser 300 tonnes de carburant (Un carburant est un combustible qui alimente un moteur thermique. Celui-ci transforme...) par an. Ce que nous avons observé nous a convaincus que le système fonctionne et qu'il permet d'économiser de grandes quantités de carburant."

Plus il y a de vent, mieux c'est

Conçue pour les navires de 100 mètres ou plus, une installation comprend typiquement deux ou trois cylindres, pour un coût total compris entre un et deux millions d'euros. "Avec nos prix de livraison actuels, le délai typique de retour sur investissement est de trois à huit ans, mais cela dépend beaucoup du type de navire que vous possédez et, si vos itinéraires sont plus exposés au vent, vous obtiendrez une période d'amortissement plus courte", explique M. Riski.

Le système est déjà sur le marché et, avec l'aide du projet RotorDEMO, Norsepower a pu l'installer sur un autre navire en plus du Viking Grace, portant le total de bateaux équipés à trois à ce jour, un contrat ayant été signé pour une quatrième installation sur un nouveau bateau de croisière en construction. L'objectif à long terme de Norsepower est d'équiper plus de 20 000 navires avec des Rotor Sails, même si M. Riski reconnaît que les coûts constituent un obstacle.

La situation économique pourrait bientôt évoluer en faveur de Norsepower. Le principal combustible (Un combustible est une matière qui, en présence d'oxygène et d'énergie, peut se...) des cargos est constitué de déchets provenant des raffineries de pétrole (Le pétrole est une roche liquide carbonée, ou huile minérale. L'exploitation de...), une source d'énergie bon marché mais polluante. À compter du 1er janvier 2020, l'Organisation (Une organisation est) maritime internationale imposera des contrôles plus stricts en ce qui concerne les niveaux de soufre autorisés dans le mazout, les faisant ainsi passer de 3,5 % m/m (masse par masse) à 0,5 % m/m. "Cela devrait faire augmenter les prix des carburants, ce qui s'avérera bénéfique pour notre technologie", précise M. Riski.

Pour plus d'information voir:
- Projet RotorDEMO
- Effet Magnus.
- Niveaux de soufre autorisés
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