Vie artificielle: une étape cruciale franchie

Publié par Adrien,
Source: Proceedings of the National Academy of Sciences
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Les scientifiques de l'institut Salk ont fait une percée significative dans la compréhension de l'évolution darwinienne à l'échelle moléculaire grâce à l'ARN.


L'ARN pourrait détenir les clés des origines de la vie sur Terre. Dans une récente étude, les chercheurs de l'institut Salk ont dévoilé une enzyme d'ARN capable de répliquer précisément d'autres brins d'ARN tout en permettant l'émergence de nouvelles variantes. Cette capacité remarquable à évoluer place l'ARN au cœur des premières formes d'évolution, suggérant un monde prébiotique dominé par ces molécules, avant l'apparition de l'ADN et des protéines.

Ce concept, connu sous le nom d'hypothèse du "monde d'ARN", propose que la vie a débuté dans un environnement où l'ARN jouait un rôle central, non seulement en stockant l'information génétique mais aussi en facilitant les réactions chimiques essentielles à la vie. La découverte d'une enzyme d'ARN capable de répliquer d'autres brins d'ARN avec une grande précision apporte un soutien important à cette hypothèse.

Au cœur de cette recherche se trouve la fidélité de réplication. Les scientifiques ont longtemps cherché à comprendre comment l'information génétique pouvait être copiée avec suffisamment de précision pour permettre à la vie de se développer et de se diversifier. Les enzymes d'ARN récemment développées par l'équipe de l'institut Salk introduisent des mutations cruciales qui améliorent considérablement cette précision, ouvrant la voie à la compréhension de l'évolution des premières formes de vie.


Les séquences d'ARN copiées par une polymérase de moindre fidélité dérivent de leur séquence originale et perdent leur fonction au fil du temps, tandis que celles catalysées par une polymérase de plus haute fidélité conservent leur fonction et évoluent vers des séquences plus aptes.
Crédit: Salk Institute

Les expériences ont montré que non seulement ces enzymes pouvaient répliquer fidèlement des molécules d'ARN fonctionnelles, mais elles permettaient également l'apparition de nouvelles variantes, augmentant ainsi leur aptitude évolutionnaire. Ce phénomène illustre comment l'évolution darwinienne, décrite par Charles Darwin comme une "descendance avec modification", pourrait s'être manifestée à l'échelle moléculaire bien avant l'émergence de la vie cellulaire complexe.

L'étude révèle également comment la sélection naturelle pourrait avoir fonctionné à un niveau fondamental, posant les bases de la diversité et de la complexité de la vie que nous observons aujourd'hui. En comprenant mieux le rôle de l'ARN dans les premiers stades de l'évolution, les scientifiques espèrent recréer la vie basée sur l'ARN dans des conditions de laboratoire, offrant ainsi de nouvelles perspectives sur les origines de la vie sur Terre et peut-être sur d'autres planètes.

Cette recherche souligne l'importance cruciale de la fidélité de réplication dans l'évolution et ouvre des pistes passionnantes pour les futures explorations des origines de la vie. La possibilité de créer de la vie autonome basée sur l'ARN en laboratoire pourrait être à notre portée dans les prochaines décennies, marquant une étape marquante dans notre compréhension de la vie elle-même.
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