🔭 Voici ce qui pourrait être la première observation directe de manière noire !

Publié par Adrien,
Source: Journal of Cosmology and Astroparticle Physics
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Depuis longtemps, les astronomes remarquent que les étoiles tournent trop vite en bordure des galaxies, comme si une masse cachée les retenait de s'échapper. Cette observation pose une question fondamentale: quelle est la nature de cette matière insaisissable ?

Pour répondre, les scientifiques ont introduit le concept de matière noire. Dans les années 1930, Fritz Zwicky a été le premier à évoquer cette idée après avoir étudié les amas de galaxies. La matière noire ne rayonne pas, ce qui la rend invisible aux télescopes optiques. Ainsi, pendant des décennies, sa présence a été déduite uniquement par ses effets gravitationnels sur la matière visible.


Carte d'intensité des rayons gamma excluant les autres composants que le halo, s'étendant sur environ 100 degrés vers le centre galactique. La barre grise horizontale correspond à la région du plan galactique, exclue de l'analyse pour éviter un rayonnement astrophysique fort.
Crédit: Tomonori Totani, Université de Tokyo

Récemment, une nouvelle piste a émergé grâce au télescope spatial Fermi de la NASA. Cet instrument observe les rayons gamma, une forme de lumière très énergétique. Les chercheurs pensent que si la matière noire est composée de particules massives interagissant faiblement, appelées WIMPs (voir ci-dessous), leur annihilation pourrait produire ces rayons gamma. Ainsi, en scrutant les régions riches en matière noire, comme le centre de la Voie lactée, des signaux spécifiques pourraient être captés.

Tomonori Totani, de l'Université de Tokyo, a analysé les données de Fermi. Il a identifié un excès de rayons gamma avec une énergie de 20 gigaelectronvolts, formant une structure en halo autour du centre galactique. Cette émission correspond bien aux prédictions théoriques pour l'annihilation des WIMPs. De plus, le spectre énergétique des rayons s'aligne avec des particules ayant une masse environ 500 fois celle d'un proton.

Cette découverte est prometteuse car elle ne peut être facilement expliquée par d'autres processus astronomiques connus. Totani estime que c'est une indication forte de l'émission de matière noire. Si confirmée, elle marquerait sur la calendrier la première fois où l'humanité a pu "voir" cette matière jusqu'alors invisible, ouvrant une nouvelle ère en physique des particules. Les résultats ont été publiés dans le Journal of Cosmology and Astroparticle Physics.


Dépendance énergétique des photons de l'émission en halo (points de données). Les lignes rouge et bleue représentent le spectre attendu lors de l'annihilation des WIMPs, correspondant bien aux observations.
Crédit: Tomonori Totani, Université de Tokyo

Tomonori Totani insiste sur la nécessité d'une vérification indépendante. D'autres chercheurs doivent reproduire ces résultats. Pour renforcer la preuve, des signaux similaires pourraient être recherchés dans des galaxies naines, où la matière noire est également concentrée. L'accumulation de données supplémentaires permettra de confirmer ou infirmer cette hypothèse.

En attendant, cette avancée relance l'espoir de percer l'énigme de la matière noire. Les implications pour notre compréhension de l'Univers sont profondes, car elle pourrait révéler une nouvelle physique au-delà du modèle standard, modifiant notre vision du cosmos et de ses constituants fondamentaux.


Carte annotée de l'intensité des rayons gamma, mettant en évidence la structure en halo autour du centre galactique.
Crédit: Tomonori Totani, Université de Tokyo


Les WIMPs: des particules candidates pour la matière noire


Les WIMPs, ou particules massives interagissant faiblement, sont une hypothèse populaire pour expliquer la matière noire. Ces particules sont théoriques et n'appartiennent pas au modèle standard de la physique des particules. Leur nom vient de leur faible interaction avec la matière ordinaire, ce qui les rend difficiles à détecter directement. Les scientifiques les envisagent car elles pourraient représenter une grande partie de la masse manquante dans l'Univers.

Ces particules sont supposées être lourdes, avec des masses pouvant aller de quelques dizaines à des milliers de fois celle d'un proton. Leur existence est motivée par des théories comme la supersymétrie, qui étend le modèle standard. Si les WIMPs existent, elles pourraient se former naturellement dans l'Univers primordial et persister aujourd'hui, expliquant les observations gravitationnelles sans être visibles.

L'annihilation des WIMPs est un processus clé pour leur détection. Lorsque deux WIMPs entrent en collision, elles peuvent s'annihiler en produisant des particules secondaires, comme des rayons gamma. C'est cette signature que les chercheurs cherchent à capturer avec des instruments comme le télescope Fermi. La découverte récente s'aligne avec cette prédiction, offrant une piste concrète.

Malgré ces avancées, les WIMPs restent hypothétiques. D'autres candidats pour la matière noire existent, comme les axions ou les trous noirs primordiaux. La recherche continue avec des expériences souterraines et des observations spatiales pour trancher entre ces possibilités, mais les WIMPs demeurent une voie prometteuse dans la quête de compréhension de l'Univers invisible.
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