La nouvelle diplômée évite de juger cette perception de l'éducation.
Elle peut-être pas, mais l'article un peu (qui parle bien de "contamination"). Sinon il n'y aurait pas d'article d'ailleurs. Et je trouve ça un peu facile, voire démago. C'est un peu comme crier sur l'emploi de plus en plus courant de mots anglais dans la langue française. Je sais que le Québec a une vision très protectionniste mais pour moi ça n'a pas de sens. Et là, c'est pareil, on a l'impression d'une volonté de moraliser le vocabulaire, de choisir les mots que chacun doit employer etc. Or une langue, c'est comme la météo, ça ne se décrète pas. Une langue ça vit. Elle est le reflet d'une société. Que des mots tirés du travail arrive dans le foyer, franchement, ce n'est pas étonnant. Seulement, ce sont des mots comme les autres. On ne va pas faire du racisme anti mots du boulot comme certains le font avec des mots anglais. Sinon c'est laisser sa langue mourir. D'ailleurs, parmi ces mots du boulot, certains sont des anglicismes. "Performer" oui bah c'est laid, au boulot comme à la maison. On verra si ça passe réellement dans le langage courant. Si certains parlent comme ça, ça les regarde. Tout comme si certains veulent que leurs enfants soient "performants" dès le plus jeune âge, je ne vois pas le problème non plus. Chacun fait comme il veut. Si tout le monde faisait comme une morale commune le voulait, c'est là où on serait plutôt mal barré. C'est donc du jugement mal placé.
En plus, il faudrait voir ça avec des linguistes, mais la "contamination" des mots du travail dans le langage "familiale", ça doit être le cas depuis toujours. Avant, c'était bien, et maintenant, parce que ce sont des néologismes, des anglicismes, c'est pas bien ? La langue est vivante, laissons la respirer. Chacun est libre de parler la langue qui lui plait et donc d'agir à son échelle à l'évolution de celle-ci. Ce n'est certainement pas la faute du travail, des grands patrons, du capitalisme, etc. Si on n'aime pas le monde dans lequel on vit, bah on se bat pour le changer, pas pour empêcher ses effets dans les ménages. Encore une fois, personne n'oblige ses gens à parler la langue qu'il parle. Certains n'aiment pas le langage de leurs enfants, certains ont un vocabulaire varié, d'autres un vocabulaire vieilli, des étrangers se la ramènent avec des mots inconnus, certains sont vulgaires... c'est la richesse de la langue. La langue, c'est la diversité. Une langue sans diversité, sans apport nouveau, sans influence, sans faute, sans mauvais goût, sans débat de ce qu'il faut dire ou non, sans règle, sans transgression de ces mêmes règles... est une langue morte.
Il ne faut pas oublier qu'on a les influences qu'on mérite. Une langue qui s'enrichit de nouveaux mots est une preuve de bonne santé, une preuve d'ouverture, de culture. La langue française s'est construite autour du latin, de certains patois, s'est enrichie par l'arabe, l'espagnol, du grec, de l'italien... et maintenant depuis un siècle, de l'anglais. Mais c'est un peu oublier que pendant plusieurs siècles, la langue anglaise s'est nourrie de la langue française. D'une manière bien plus grande qu'aujourd'hui pour ce qui est de l'anglais dans le français. Ce n'est pas pour rien que la grande majorité des mots anglais ont une origine française et que c'est si facile pour un français de s'exprimer en anglais une fois qu'il a compris les bases grammaticales (même s'il y a des faux amis). Les influences, ça marche dans les deux sens. Donc pourquoi alors que la langue du travail a toujours influencé la langue du foyer (comme s'il pouvait y avoir deux langues différentes... faudrait être schizophrène quoi) ne devrait-il plus en être de même aujourd'hui ?... Ce n'est pas la procès d'une langue, mais d'un mode de vie qui est dénoncé ici. Seulement, il ne faut pas prendre le prétexte de la langue pour ça.