Bonjour
Quelques remarques…
Aucun changement qualitatif ne distingue le cerveau animal de l’humain. Les cellules nerveuses, les neurotransmetteurs, les hormones de l’homme ressemblent à ceux des autres vivants, dont les molécules appartiennent d’ailleurs aussi au monde inanimé : carbone, azote, oxygène…
Chez le ver, la mouche, la souris ou l’homme, ce sont à peu près les mêmes choses qui déclenchent leur activité électrique ; si bien que si on veut explorer le comportement électrique des neurones, il est sans doute préférable de s’en tenir à l’un des 302 neurones répertoriés chez le petit ver nématode C (1mm) plutôt qu’au 123.456.789ème neurone sur le 86 milliards que compte le cerveau humain. Le tout est de choisir le système modèle avec discernement.
NB -On peut essayer d’établir avec la neuro-imagerie, l’architecture fonctionnelle du cerveau, les bases neuronales du fonctionnement cérébral, mais cela ne signifie pas que nous pouvons « voir le cerveau penser », comme s’enthousiasment parfois certains journalistes avides de sensationnel. Si en effet on peut « voir » certaines régions cérébrales s’activer ou se désactiver quand nous pensons, rien ne permet de préciser ce qui nous conduit à penser ainsi. Les mêmes zones cérébrales sont susceptibles d’être mises en jeu quand nous pensons à ce que nous ferons. Rien ne nous permet de préciser avec l’imagerie, pourquoi tel souvenir est consciemment concerné, tandis que tel événement passé est oublié. Et –surtout !- les neurobiologistes ont actuellement bien des difficultés à comprendre précisément comment s’articulent mémoire implicite et mémoire explicite. Chaque chose à son temps….
