Poèmes. Haïku.

[passant]

Vous attendez quoi ? S.V.P.

Sur le quai, attente.
Au loin une fumée. Un train.
Oui! il siffle trois fois.

[passant]

Couché et puis calme.
Un visage sans une peine.
Un ami est mort.

[passant]

Ses yeux me regardent,
Mais je regarde ses yeux.
Tient, ses yeux sont bleus.

[passant]

Là, toujours présente
Une très vieille statue de pierre
Rappelle le passé.

[passant]

Au dessus des eaux,
Au jour des noeuds des racines,
La mémoire surgit.

[Victor]

Triolet du temps

Le soir s'endormir tranquille
Et le matin tout refaire à neuf
Tout qui change, rien ne change

[passant]

Tout qui change, rien ne change

Le voyage Victor en train, en voiture. Rien ne change mais tout change.

Ce qui ne change pas. Ce qui change.

Ce qui ne change pas est la fenêtre par laquelle je regarde pendant le voyage.

Ce qui change est le paysage que je rencontre dans le cadre de ma fenêtre à chaque instant de mon voyage.

On peut également évoquer le voyage à l'aide de cette image.

Qu'est-ce qui change dans l'égalité des kilomètres d'un parcours.

Si un kilomètre est égal à un kilomètre le paysage contenu dans chaque kilomètre n'est pas le même, il change.

Ainsi en est-il du rythme qui est une façon de se déplacer dans le temps sans se perdre.

[passant]

Au clair de la Lune
Les doux amants se rencontrent
Par un long baiser.

[passant]

Parfois le silence
Couplé aux pensées obscures.
C'est à rester coi.

[Victor]

Une nuit noire très intime
Être tous deux dans un lit
Et bien plus beaux que le reste

[passant]

Ils sont allongés.
L'un tient l'autre contre son corps.
Inti'ment, ils parlent

[passant]

Une vue sur le port.
En métronome les grands mats
Rythment les clapotis.

[passant]

Un feu allumé.
Des filles faciles, des canailles
Boivent, dansent. S'entrelacent.

[Victor]

Daaans le Pooort d'AAAmsterdam
Il y a des marins qui hantent
Le port d'AAAmmsterdam

J Brel

[passant]

Une table, un miroir.
Crèmes, parfums sur l'étagère.
Une femme se peigne.

[Victor]

La nudité en art
Reste très appréciée
Mais surtout par les hommes

[passant]

Soir. Un son résonne.
Les habitants rentrent chez eux.
Le lépreux se montre.

[passant]

Le jardin se vide.
Seules les statues sur leurs socles
Restent pour la nuit.

[passant]

Grandir dans le ventre.
Puis un jour il faut sortir.
Un cri. Il fait jour.

[passant]

Toutes les voiles dehors,
Soulevé par les hautes vagues.
Le voilier avance.

[Victor]

Essayer de marcher sur l'eau
Comme le faisait le gars Jésus
Demande beaucoup de foi

[passant]

Revenir de là
De là où on est parti.
C'est un nouveau cycle.

[passant]

Brillance des étoiles.
Bien des yeux l'ont déjà vue.
A ces yeux, mes yeux.

[Victor]

Le sentiment amoureux
C'est bien une réalité à deux
Qui vous isole du reste du monde

[passant]

Sans l'Homme, le silence.
Ni chants, ni musiques, ni langues.
Restent, l'air et des bruits.