Le millionnaire américain Denis Tito, connu pour être le premier touriste spatial de l'histoire, vient de dévoiler son projet d'amener un couple à destination de la planète Mars dès le 5 janvier 2018.
La mission doit durer 501 jours et comportera une phase de trajet Terre-Mars, puis un survol de la planète rouge à moins de 160 km d'altitude, et enfin un trajet retour Mars-Terre. Il n'est donc pas question ici de se poser sur le sol martien. Denis Tito a créé une fondation baptisée "Inspiration Mars" qui servira de structure légale à ce projet.
Le véhicule spatial, détourné de technologies existant dans le domaine spatial privé et de l'expérience de l'ISS, sera constitué d'un module gonflable dans lequel prendront place les deux volontaires. La "faible" durée de la mission, 501 jours, est rendue possible par un alignement planétaire ne se produisant qu'une fois tous les 5 ans. De plus, 2018 correspondra à une période de minimum d'activité solaire limitant les risques pour les volontaires.
Les grandes agences spatiales ont toutes dans les cartons un hypothétique projet de vol habité vers Mars. Mais Denis Tito ne souhaite pas attendre.
Une mission financée par la télévision
Financée entièrement par des fonds privés, la mission "Inspiration Mars" parait très ambitieuse et improbable, mais est toutefois réalisable selon certains spécialistes. Aucun budget n'a été officiellement communiqué. Cependant Robert Zubrin, président de l'association privée Mars Society qui n'est pas associée au projet de Denis Tito, l'estime compris entre 1 et 2 milliards de dollars, soit l'équivalent de la mission MSL (opérant le robot Curiosity actuellement sur Mars). La vente de droits télévisés sur le déroulement de la mission est étudiée pour le financement, ainsi que la vente de données scientifiques auprès d'organisations comme la Nasa.
Un couple qui n'aura pas peur de devenir stérile
Denis Tito est en quête d'un couple de volontaires, d'âge moyen, pour cette mission ambitieuse de 501 jours non sans risque. Il s'agit d'envoyer un homme et une femme constituant un couple dans la vie, ceci pour des problématiques psychologiques. Etre enfermé près d'un an et demi dans un module gonflable, avec obligation d'aller au terme de la mission, constitue un important défi psychologique et un couple est plus à même de se motiver et se réconforter en cas de coups durs. Le couple ne devra pas non plus être trop jeune et les volontaires devront accepter un risque sur leur fertilité, les éventuelles radiations qu'ils pourront rencontrer durant le trajet peut en effet rendre stérile. Qui a dit que la mariage c'est pour le meilleur et pour le pire ?
L'américain souhaite également mettre à contribution "les meilleurs cerveaux du secteur privé, du gouvernement et du monde universitaire" pour entreprendre l'ingénierie de cette mission.
Ne plus attendre la "trop lente" Nasa
Selon le millionnaire américain, "il s'agit d'une mission pour l'Amérique générateur de savoirs, d'expériences, et constitue un élan pour la prochaine grande ère de l'exploration spatiale (...) et inspirera la prochaine génération d'explorateurs". C'est aussi car son âge, 72 ans, lui empêchera surement de voir le premier homme sur Mars selon les projets lointains de la Nasa que Denis Tito souhaite prendre les devants. Selon lui, "nous n'avons pas envoyé d'humains au-delà de la Lune en plus de 40 ans. J'ai attendu, comme beaucoup de gens de mon âge, que cela se produise. Et je pense qu'il est temps de mettre fin à cette époque".
Denis Tito est la première personne non professionnelle à avoir acheté auprès de la Russie sa place pour la Station Spatiale Internationale (ISS) en 2001. Il y est resté une semaine.