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Le programme RADAR, qui repose sur une grille d'observation comprenant cinq éléments, permettrait aux infirmières de repérer en moins d'une minute les symptômes de délirium chez les personnes âgées.
Les infirmières peuvent-elles résoudre le problème de sous-diagnostic du délirium dans les centres de soins de longue durée ? Peut-être, mais pas avec les outils dont elles disposent présentement. Voilà la conclusion qui s'impose à la lumière d'une étude présentée par Philippe Voyer, de la Faculté des sciences infirmières de l'Université Laval, lors du Colloque annuel de la Société canadienne de gériatrie qui avait lieu la semaine dernière à Québec.
Le délirium est un état soudain de pensée confuse, d'altération de la conscience, de désorientation et de troubles de l'attention et de la mémoire qui frappe les personnes âgées. La détection des cas de délirium est problématique en centres de soins de longue durée. Comme les médecins voient les résidents à intervalles de quelques semaines, et que l'expression des symptômes du délirium fluctue dans le temps, de nombreux cas peuvent passer sous leur radar. Cette situation risque moins de se produire avec les infirmières qui côtoient quotidiennement les patients. C'est ce qui a amené le professeur Voyer et sept autres chercheurs à tester une méthode de détection du délirium, la CAM (Confusion Assessment Method), qui repose sur une évaluation d'une dizaine de minutes que l'infirmière pourrait mener avec le patient.
En comparant plus de 800 évaluations produites à l'aide de la CAM par des infirmières et par des membres de l'équipe de recherche, les chercheurs ont découvert que les infirmières sont parvenues à détecter 51 % des cas de délirium. Une formation axée sur la reconnaissance des symptômes pourrait sans doute améliorer cette performance, mais l'intégration de cette méthode dans la routine quotidienne des infirmières serait une charge bien lourde à porter, souligne Philippe Voyer.
La solution pourrait venir d'un nouvel outil, le programme RADAR (Repérage, Action, Délirium Au cours de la Routine), mis au point par le professeur Voyer et ses collaborateurs. Cet outil, qui repose sur une grille d'observation comprenant cinq éléments, permettrait aux infirmières de repérer en moins d'une minute les symptômes de délirium chez les personnes âgées. Les chercheurs ont obtenu une subvention de 450 000 $ des Instituts de recherche en santé du Canada pour mettre au point cet outil et en évaluer l'efficacité. Les conclusions de leurs travaux devraient être connues d'ici 2014.