Les rivages du Grand Lac Salé dans l'Utah dévoilent aujourd'hui un danger caché. Alors que ses eaux se retirent, elles laissent place à un lit asséché riche en poussières toxiques.
Ces poussières ne sont pas anodines. Leur composition métallique, chargée en plomb et en arsenic, menace la santé des habitants de Salt Lake City, située à proximité.
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Le lac, autrefois vaste, a rétréci dramatiquement au cours des dernières décennies, passant de 8 500 km² à seulement 2 500 km². Cette contraction expose des sédiments contenant des métaux lourds qui s'envolent dans l'air. Des scientifiques de l'Université de l'Utah ont analysé ces particules et révèlent qu'elles contiennent du plomb, du cuivre, du manganèse et de l'arsenic. Ces métaux sont hautement réactifs et pourraient causer des inflammations pulmonaires.
Les chercheurs ont découvert que ces particules sont suffisamment petites pour être inhalées. Une fois dans les poumons, elles réagissent avec les cellules, augmentant les risques de maladies respiratoires, telles que l'asthme ou des troubles plus graves.
Si 9 % du lit asséché émet actuellement de la poussière, une croûte naturelle recouvre le reste et limite sa libération. Mais cette couche pourrait se briser à l'avenir, aggravant la situation. Un autre lac, la mer de Salton en Californie, a déjà montré à quel point l'exposition à de telles poussières peut devenir catastrophique. Une surveillance accrue de la situation est donc primordiale.
Les autorités doivent encore installer des dispositifs pour mesurer la dispersion des particules dans l'air urbain, et déterminer l'étendue du danger pour les habitants.
Le potentiel oxydatif
Le potentiel oxydatif (PO) désigne la capacité d'une substance à réagir avec l'oxygène et à produire des réactions chimiques qui endommagent les cellules. Cette mesure est essentielle pour évaluer les risques que les particules inhalées posent pour la santé humaine.
Les particules fines riches en métaux, comme celles trouvées dans la poussière du Grand Lac Salé, présentent un PO élevé. Cela signifie qu'elles sont particulièrement réactives et peuvent causer des dommages lorsqu'elles entrent en contact avec les cellules pulmonaires, entraînant des inflammations ou des maladies respiratoires.