Une avancée majeure pour le stockage haute densité 💾

Publié par Cédric,
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Source: Advanced Science
Autres langues: EN, DE, ES, PT
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Un polymère d'un nouveau genre, inspiré des anciennes tablettes d'argile, pourrait bien changer la donne dans le domaine du stockage de données. Des chercheurs australiens ont développé un matériau peu coûteux capable de stocker des informations à haute densité, tout en étant réutilisable et écologique.


Ce polymère, composé de soufre et de dicyclopentadène, permet d'encoder des données sous forme de micro-indentations à l'échelle nanométrique. En utilisant pour le moment un microscope à force atomique, les scientifiques peuvent écrire, lire et effacer ces informations de manière répétée, offrant une alternative aux disques durs traditionnels.

L'un des avantages majeurs de ce matériau réside dans sa capacité à être effacé rapidement. En dix secondes à 140 degrés Celsius, les données sont effacées, permettant une réutilisation immédiate du support. Cette caractéristique en fait un candidat idéal pour des applications nécessitant des cycles fréquents d'écriture et de suppression.

Contrairement aux technologies précédentes explorées par des géants comme IBM ou Intel, ce polymère possède une composition simple et peu coûteuse le rendant accessible pour une production à grande échelle, une avancée significative dans un secteur en quête de solutions durables. Il faudra toutefois encore concevoir un appareil de lecture et d'écriture plus simple et accessible qu'un microscope à force atomique, les scientifiques y travaillent.

Les chercheurs ont également démontré que ce polymère permet un codage ternaire, augmentant considérablement la densité de stockage par rapport aux systèmes binaires traditionnels. Cette innovation pourrait répondre aux besoins croissants en stockage de données, notamment dans le domaine de l'intelligence artificielle.

L'équipe de l'Université Flinders envisage d'utiliser des lasers pour effacer les données, une méthode économe en énergie. Cette approche pourrait ouvrir la voie à des applications industrielles, tout en réduisant l'impact environnemental du stockage de données.


a) Pointe de sonde VTESPA 300 utilisée pour réaliser des indentations précises.
b) Image AFM de la surface nanopatternée de 50-poly(S-r-DCPD) avec une densité de données calculée de 0.9 Tb par pouce carré.
c) Image AFM de la surface nanopatternée de 50-poly(S-r-CPD) avec la même densité de données calculée.
d) Stockage mécanique d'une phrase ("un secret") encodée en binaire sur 50-poly(S-r-DCPD) (1 caractère: 7050 nm²).
e) Stockage mécanique d'un mot ("secret") encodé en ternaire sur 50-poly(S-r-DCPD) (1 caractère: 1627 nm²).

Cette découverte s'inscrit dans une tendance mondiale visant à développer des solutions de stockage plus efficaces et respectueuses de l'environnement. Avec ses propriétés uniques, ce polymère pourrait bien devenir un pilier de l'industrie technologique dans les années à venir.

Le codage ternaire en stockage de données

Le codage ternaire est une méthode de stockage d'informations qui utilise trois états distincts au lieu des deux traditionnels (0 et 1) du codage binaire. Cette approche permet d'augmenter la densité de données stockées, car chaque unité d'information peut représenter trois valeurs possibles.

Dans le contexte du polymère développé par l'Université Flinders, le codage ternaire est réalisé en exploitant la profondeur des micro-indentations. Chaque indentation peut avoir trois niveaux de profondeur, ce qui multiplie la quantité d'informations stockées par rapport à un système binaire classique.

Cette technique est particulièrement avantageuse pour les applications nécessitant une grande capacité de stockage. Elle réduit également l'espace physique requis pour stocker les données, tout en optimisant l'efficacité énergétique.

Le codage ternaire représente une avancée majeure dans le domaine du stockage de données, offrant une alternative plus performante et durable aux technologies actuelles. Son adoption pourrait transformer l'industrie technologique dans les années à venir.

Qu'est-ce qu'un microscope à force atomique ?

Un microscope à force atomique (AFM) est un instrument de haute précision utilisé pour visualiser et manipuler des surfaces à l'échelle nanométrique. Contrairement aux microscopes optiques, il ne repose pas sur la lumière, mais sur une sonde fine qui scanne la surface pour en mesurer les propriétés physiques.

Cet outil permet de créer des images détaillées en trois dimensions, révélant des détails invisibles à l'œil nu. Il est largement utilisé en recherche scientifique pour étudier les matériaux, les molécules et même les atomes individuels, offrant une résolution exceptionnelle.

Dans le cadre des recherches sur le polymère de stockage de données, l'AFM a été essentiel pour créer et lire les micro-indentations. La sonde du microscope peut à la fois marquer le matériau et détecter les variations de profondeur, permettant ainsi un codage précis des informations.

L'AFM est un outil polyvalent et indispensable dans les domaines de la nanotechnologie, de la biologie et de la science des matériaux. Son utilisation dans le développement de nouveaux polymères illustre son rôle clé dans l'innovation technologique.
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