L'alcool a été au centre de l'étude menée par des chercheurs de l'équipe de Mickaël Naassila de l'Inserm (Unité INSERM Eri 24). Les résultats de ces recherches ont été publiés dans la revue Neuropharmacology. En réalité, cette étude met en avant les relations entre le fait de commencer à boire dès l'adolescence et la dépendance à l'alcool à l'âge adulte.
Limites d'âge pour la consommation d'alcool en 2011 Illustration: Wikimedia Commons
Les chercheurs ont établi leur résultat en faisant des recherches, ou plutôt en réalisant des expériences sur des souris de laboratoire. Ainsi, dans leur jeunesse, les rats avaient été fréquemment soumis à des doses élevées d'alcool. Une fois qu'ils ont atteint l'âge adulte, les chercheurs se sont rendu compte que ces mêmes rats sont devenus deux fois plus dépendants à l'alcool. Mickael Naassila, le professeur qui a dirigé la recherche, a déclaré que les animaux perdaient littéralement le contrôle sur leur consommation d'alcool, et étaient capables de consommer jusqu'à 5 à 6 grammes. Autant dire que c'est vraiment énorme.
Traduite chez l'homme, l'étude permet d'affirmer qu'un individu buvant dès l'âge de 13 à 16 ans a plus de risques de devenir dépendant à l'âge adulte. Un autre, qui ne commence à boire qu'à partir de 17 ans, a plus de chances d'être moins dépendant. Aussi, certaines pratiques d'adolescents comme le "binge drinking" qui consiste à boire beaucoup et très vite sont donc remises en question, surtout que les adeptes sont aujourd'hui de plus en plus jeunes. Note:
Cette étude a été menée par l'équipe de Mickaël Naassila de l'Inserm, dans le cadre du projet européen AlcoBinge, pour plus d'information voir http://alcobinge.crihan.fr/?language=fr .
Référence de la publication:
"Alcohol intoxications during adolescence increase motivation for alcohol in adult rats and induce neuroadaptations in the nucleus accumbens", Stéphanie Alaux-Cantin, Vincent Warnault, Rémi Legastelois, Béatrice Botia, Olivier Pierrefiche, Catherine Vilpoux and Mickaël Naassila, Neuropharmacology, doi.org/10.1016/j.neuropharm.2012.12.007 online 31 December 2012.