Renforcer les défenses immunitaires pour les rendre aptes à attaquer les cellules cancéreuses: c'est le principe des immunothérapies, qui sont une véritable révolution thérapeutique. Cependant leur efficacité complète et durable est limitée à une partie des malades (1). L'une des causes suspectées est l'incapacité des cellules chargées d'éliminer les cellules tumorales, les lymphocytes T cytotoxiques, d'atteindre les cellules malignes.
En étudiant des tumeurs de patients atteints de cancers du poumon par imagerie de fluorescencedynamique, l'équipe d'Emmanuel Donnadieu, chercheur CNRS à l'Institut Cochin (Inserm/CNRS/Université Paris Descartes) (2), démontre que d'autres cellules immunitaires appelées macrophages séquestrent les lymphocytes T et les empêchent de migrer jusqu'aux cellules tumorales.
Les chercheurs ont ensuite montré, dans deux modèles de cancer du sein chez la souris, qu'un médicament éliminant les macrophages (le pexidartinib) permet aux cellules T d'infiltrer les tumeurs. A la clé: une meilleure réponse à l'immunothérapie utilisant l'anticorps anti-PD1 (qui stimule les cellules T cytotoxiques). Ces résultats, publiés dans PNAS, confirment la pertinence d'essais cliniques en cours associant le pexidartinib et l'immunothérapie anti-PD1.
Notes:
(1) Par exemple, les anticorps anti-PD1 dont il est question ici ne sont efficaces que, dans les meilleurs des cas, chez un patient sur trois pour les mélanomes et cancers du poumon. Et les cancers du pancréas et de la prostate y sont réfractaires.
(2) Avec la collaboration de cliniciens de l'Hôpital Cochin AP-HP et du Centre de recherche des Cordeliers (Inserm/Sorbonne Université/Université Paris Descartes).