Les fourmis Matabele, connues scientifiquement sous le nom de [I]Megaponera analis[/I], ont récemment été au cœur d'une découverte étonnante: elles sont capables de prodiguer des soins médicaux complexes à leurs congénères blessés, en utilisant des antibiotiques naturels.
Cette révélation, issue d'une collaboration entre des chercheurs de l'université Julius-Maximilians-Universität Würzburg en Allemagne et de l'université de Lausanne en Suisse, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives dans la lutte contre les superbactéries résistantes aux antibiotiques humains.
Des guerrières et des soignantes
Dans les régions arides au sud du Sahara, les fourmis Matabele mènent des raids réguliers contre les colonies de termites. Ces affrontements sont souvent violents, entraînant de nombreuses blessures parmi les fourmis. Les chercheurs ont découvert que, face à ces blessures qui peuvent s'infecter, les fourmis Matabele ont développé une stratégie de soins unique.
Les fourmis Matabele identifient les blessures infectées grâce à des changements chimiques sur la cuticule de leurs compagnes. Elles appliquent ensuite une sécrétion antibiotique, produite par leurs glandes métapleurales, sur les plaies. Cette pratique médicale, remarquable dans le règne animal, réduit significativement le
taux de mortalité des fourmis blessées.
Un espoir contre les infections résistantes
L'intérêt majeur de cette découverte réside dans le potentiel des antibiotiques fourmis contre [I]Pseudomonas aeruginosa[/I], une bactérie souvent impliquée dans des infections résistantes chez l'humain. L'équipe de recherche s'attèle maintenant à identifier les composés spécifiques produits par les fourmis, espérant que ceux-ci puissent être adaptés en traitements pour les humains.
Cette étude ouvre une voie prometteuse pour le développement de nouveaux médicaments capables de combattre les souches bactériennes résistantes. Les capacités des fourmis Matabele pourraient ainsi fournir un modèle innovant dans la recherche de nouvelles substances antibiotiques.