Le projet Micron (pour “Miniaturised Co-operative Robots advancing towards the Nano range” ) avait pour objectif de déployer une équipe de cinq robots mesurant entre 1,5 et 3 cm, alimentés par un système électrique sans fil et dotés d'un système
infrarouge permettant de les contrôler à distance et de les faire interagir. L'un d'entre eux pourrait ainsi, doté d'une
caméra, repérer les cellules, afin qu'un autre ne s'en saisisse, et qu'un troisième y injecte du
liquide au moyen d'une micro-seringue.
Si l'équipe n'a pu finaliser qu'un seul des cinq robots prévus, les quelques tests qu'on lui a fait passer auraient été concluants... à ceci près qu'on ne sait donc toujours pas s'il est possible ou non de faire coopérer de telles équipes de micro-robots. Il est néanmoins déjà question de s'en servir aux fins de microassemblage de composants, et donc à la fabrication de microcircuits, afin de nettoyer certains endroits inaccessibles aux êtres humains, ou encore en vue de manipuler des cellules et d'y injecter du liquide, ce qui pourrait servir à étudier l'ADN ou expérimenter de nouvelles molécules et médicaments.
L'équipe de Jörg Seyfried, du laboratoire de micromecatronique et de microrobotique à l'université de Karlsruhe en Allemagne, se concentre aujourd'hui sur I-Swarm (Intelligent Small World Autonomous Robots for Micro-manipulation), un
projet d'essaim de micro-robots
ultra spécialisés, aux possibilités limitées, mais déployés en
réseau, et destinés à coopérer.
A terme, ces essaims, dont les modes d'auto-organisation et de coopération s'inspirent des colonies de fourmis et autres insectes et animaux évoluant en réseau, pourraient comporter jusqu'à 1000 micro-robots. L'objectif affiché, à l'instar du projet
Swarm bots qui précédait I-Swarms, est de tester la viabilité de ces modèles “naturels” d'auto-organisation, et donc d'”intelligence” distribuée, dès lors qu'ils sont appliqués à des robots.
Au vu de
l'animation de
démonstration d'I-Swarm, on ne peut s'empêcher de penser que les micro-robots d'aujourd'hui sont bien moins autonomes (et efficaces) que les fourmis qui les inspirent. Il faudrait plutôt parler de travail en réseau et de répartition des tâches, et à les voir, on pense plus à des Sim's téléguidés qu'à un groupe de travailleurs autogérés.
Voir
l'animation de démonstration d'I-Swarm.