Découverte de microbes cachés qui purifient l'eau sans que nous le sachions 💧

Publié par Cédric,
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Source: Proceedings of the National Academy of Sciences
Autres langues: EN, DE, ES, PT
Restez toujours informé: suivez-nous sur Google Actualités (icone ☆)

Une équipe américaine a identifié un nouveau groupe de microbes enfouis jusqu'à plus de 20 mètres sous terre. Ces organismes, dominants dans les sols profonds, jouent un rôle clé dans l'épuration des eaux.


Ces découvertes éclairent un pan méconnu de la "zone critique" – cette interface entre atmosphère, sol et roches qui régule les cycles vitaux. Les chercheurs soulignent l'adaptation unique de ces microbes à des milieux pauvres en ressources, où ils filtrent les polluants résiduels.

Un nouveau phylum microbien aux origines aquatiques


L'analyse d'échantillons prélevés jusqu'à 21 mètres de profondeur aux États-Unis et en Chine a révélé la présence dominante du phylum CSP1-3. Ces microbes, inconnus jusqu'alors, constituent jusqu'à plus de la moitié des communautés microbiennes locales. Leur abondance contraste avec celle des sols superficiels, où aucune espèce ne dépasse habituellement quelques pourcents.

Les données génétiques indiquent que ces organismes descendent d'ancêtres aquatiques vivant dans des sources chaudes ou des lacs il y a des millions d'années. Leur évolution montre au moins une transition majeure: des milieux aquatiques vers les sols superficiels, puis vers les couches profondes. Cette adaptation progressive explique leur spécialisation dans des environnements pauvres en ressources.


Diagramme illustrant l'histoire évolutive d'un organisme aquatique et les caractéristiques adaptatives de l'embranchement CSP1-3 pour chaque habitat.
Crédit: Université d'État du Michigan

Contrairement aux microbes dormants, les CSP1-3 présentent une activité métabolique permanente malgré une croissance très lente. Leur génome révèle des mécanismes uniques, comme la synthèse de tréhalose, leur permettant de survivre dans ces conditions extrêmes. Ces traits pourraient expliquer leur succès écologique dans les profondeurs du sol.

Des nettoyeurs naturels des eaux souterraines


Dans les couches profondes de la "zone critique", les microbes CSP1-3 agissent comme des filtres biologiques ultimes. Alors que les sols de surface traitent rapidement les eaux de pluie, ces strates inférieures retiennent les liquides plus longtemps, permettant une épuration prolongée. Les micro-organismes y décomposent les résidus de carbone et d'azote lessivés depuis la surface.

Leur métabolisme unique combine oxydation du monoxyde de carbone, fermentation hétérotrophe et utilisation de substrats inorganiques. Ces adaptations leur permettent de fonctionner malgré le manque d'oxygène et la rareté des nutriments. Leur rôle est essentiel: ils éliminent les derniers polluants ayant traversé les couches supérieures du sol.

Cette découverte ouvre des perspectives pour la biorestauration. Les chercheurs tentent maintenant de cultiver ces microbes en laboratoire pour étudier leur potentiel contre certains polluants. Leur physiologie particulière pourrait contenir des solutions inédites pour le traitement des eaux contaminées.
Page générée en 0.201 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise