Une découverte surprenante dans le domaine de la neuroscience révèle que les neurones ne sont pas les seuls acteurs dans la formation de la mémoire. Les pericytes, des cellules situées dans les parois des capillaires sanguins du cerveau, jouent également un rôle crucial.
Les pericytes sont essentiels pour réguler le flux sanguin dans le cerveau et maintenir la
barrière hémato-encéphalique. Cette dernière est une
frontière cellulaire qui
filtre les molécules entre le cerveau et le
sang. Mais ce n'est pas
tout. Selon une étude publiée dans la revue Neuron, ces cellules travaillent en tandem avec les neurones pour former et stocker des souvenirs à long terme.
Cristina Alberini, auteure principale de l'étude et professeure de sciences neuronales à l'Université de New York (NYU), souligne l'importance de cette coopération cellulaire pour le développement de traitements contre les maladies liées à la mémoire, comme la
maladie d'Alzheimer.
L'étude s'est concentrée sur une protéine appelée facteur de croissance de type insuline 2 (IGF2). Cette protéine voit sa production augmenter dans l'hippocampe, une région clé du cerveau pour la formation de la mémoire à long terme, après l'
apprentissage. Les chercheurs ont découvert que les pericytes produisent la majorité de cette IGF2 dans l'hippocampe.
Des expériences complémentaires ont montré que l'arrêt de la production d'IGF2 par les pericytes entravait la capacité des rongeurs à former des souvenirs à long terme. Benjamin Bessières, co-auteur de l'étude et chercheur postdoctoral à NYU, ajoute que cette découverte pourrait avoir des implications dans la compréhension des maladies neurodégénératives, y compris la maladie d'Alzheimer.
Les chercheurs prévoient d'explorer davantage les interactions entre IGF2 et d'autres types de cellules dans le cerveau. Ils souhaitent également comprendre si ce mécanisme implique tous les pericytes de l'hippocampe ou seulement un groupe sélectif.