La Navette spatiale américaine Discovery doit décoller du Centre spatial Kennedy ce mercredi 13 juillet pour une mission de douze jours à destination de la Station Spatiale Internationale (ISS). La NASA a autorisé le retour en vol de ses navettes, après une interruption de plus de 2 ans, à la suite de la désintégration de Columbia et la perte de son équipage, survenue le 1er février 2003 lors de son retour après une mission pleinement réussie de 10 jours.
Cette décision n'a pas été prise à la légère. La plupart des recommandations de la commission d'enquête CAIB, mise en place après la perte de la navette Columbia, ont semble-t-il été respectées.
Les navettes spatiales, bien que vieillissantes, ne souffrent d'aucun défaut de conception et de structure. Les deux accidents qui se sont produits et ont provoqué la perte des navettes Challenger, en 1986, et Columbia en 2003 sont dus à des évènements extérieurs, c'est-à-dire qu'ils ne remettent pas en cause le principe de la navette elle-même.
La mission STS-114
La navette Discovery doit s'élancer pour une mission de 12 jours en direction de la Station Spatiale Internationale qui est avant tout un vol d'expérimentation des techniques d'inspection et de réparation de la protection thermique des navettes. Elle emporte un banc d'essai de réparation, en orbite, des tuiles thermiques.
Discovery embarquera un équipage de 6 astronautes et un astronaute japonais de la JAXA. Elle emporte également dans sa soute le mini-module logistique pressurisé italien (MPLM) Raffaello, une roue gyroscopique de remplacement pour le système de contrôle d'attitude de l'ISS situé derrière la structure Z1, la Plate-forme de rangement externe ESP-2 et le banc d'essai de réparation de tuiles thermiques.
Bien entendu la navette ravitaillera la Station et trois sorties dans l'espace sont prévues. La première sortie doit démontrer les capacités des astronautes à réparer en orbite la protection thermique de la navette. La seconde sortie verra deux astronautes mettre en place la roue gyroscopique. Enfin, la Plate-forme de rangement externe sera installée lors de la dernière sortie.
Terminer l'assemblage de la Station Spatiale Internationale
Le succès de cette mission donnera un nouvel élan à l'ISS, car les futurs vols de Navette permettront de livrer en orbite les modules de grandes dimensions fabriqués par l'ESA (le laboratoire Columbus), par le Japon et par les États-Unis, rendant ainsi possible la poursuite de la construction de la Station spatiale. Onze pays européens, représentés par l'ESA, ainsi que les États-Unis, la Russie, le Japon et le Canada sont engagés dans la construction de l'ISS.
Discovery sur son pas de tir Cliquer sur l'image pour l'agrandir (560 Ko)
Le laboratoire Columbus de l'ESA et les équipements complexes dont il est doté pour la réalisation d'expériences permettront aux équipages de conduire des activités de recherche et de développement, dans des conditions de microgravité, dans les domaines des sciences des matériaux, de la médecine, de la biologie et des technologies. On estime qu'un grand nombre de ces activités devraient contribuer à améliorer la vie quotidienne sur Terre. Le travail à bord de Columbus sera supervisé par un Centre de contrôle mission qui se trouve à Oberpfaffenhofen, près de Munich (Allemagne).
La reprise des vols de la Navette ouvre également la voie à des missions exécutées par des astronautes de l'ESA. Ainsi, il est prévu que l'astronaute allemand Thomas Reiter s'envolera sur la prochaine mission de la Navette en septembre pour un séjour de six mois à bord de l'ISS, tandis que l'astronaute suédois Christer Fuglesang participera à une mission de la Navette début 2006.