L'épopée des sondes Voyager pourrait être compromise

Publié par Michel,
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Dans une politique de réduction des coûts provoqué par le projet Lune/Mars à l'initiative du Président Bush, la NASA pourrait rapidement mettre un terme au projet Voyager, l'expédition légendaire qui dure depuis 28 longues années et a envoyé un vaisseau spatial plus loin de la Terre que n'importe quel autre engin conçu par les hommes.


Les responsables de la NASA ont déclaré que la possibilité de stopper le suivi des sondes Voyager ainsi que plusieurs autres missions longues dans la Division d'Exploration du Système solaire a été envisagée en février, quand l'administration Bush a proposé de réduire le budget 2006 de la division de 75 millions à 53 millions de dollars. Le gouvernement a réarrangé les finances de la NASA pour financer la ''Vision pour l'Exploration de l'Espace" du président américain, projet de missions vers la Lune et par la suite vers Mars. Ces coupes budgétaires ont déclenché une certaine agitation au sein de quelques Centres de la NASA.

Une décision contestée...


L'arrêt probable en octobre du programme, qui coûte actuellement 4,2 millions de dollars par an, a suscité la consternation parmi les scientifiques qui ont suivi les sondes jumelles Voyager lors de leur survol de quatre planètes (Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune) et leur voyage épique à la frontière de l'espace interstellaire. ''Il n'y a aucun autre projet pour atteindre les confins du système solaire", indique Stamatios Krimigis, investigateur du programme depuis bien avant son lancement en 1977. "Et alors que nous sommes sur le point de recueillir de précieuses informations, la NASA vient nous annoncer: 'nous coupons tout' ".

Quelques membres du Congrès ont également critiqué ces réductions, et se sont associés l'année dernière au tollé général engendré par la décision de la NASA d'annuler la mission de service du télescope spatial Hubble, un mouvement apparemment déconnecté, du moins au début, du projet Lune/Mars. ''Voyager est identique (à Hubble), c'est une des contributions traditionnelle des Etats-Unis à l'Espace", indique le physicien Louis J. Lanzerotti, qui a mené l'an passé une étude avec Hubble pour l'Académie Nationale des Sciences. ''Les photographies des sondes Voyager sont dans tous les manuels d'astronomie".

... mais peut-être pas inéluctable


Dick Fisher, directeur adjoint de la NASA pour la division Terre/Soleil, a reconnu que la menace d'arrêt du suivi des missions Voyager est le résultat direct du nouveau budget. Il a indiqué que l'agence a basé ses propositions de restriction sur une ''senior review" effectuée par des spécialistes externes à l'Agence qui, en 2003, donnaient une basse priorité à Voyager parmi les treize missions prolongées de la division.

Fisher a précisé que la NASA n'avait pris aucune décision définitive quant aux réductions de budget mais avait informé de ses intentions les scientifiques des projets concernés et a indiqué que l'agence fera connaître son verdict ce mois-ci, peut-être le 15 avril. D'autres missions sont également concernées par les coupes dans le budget (voir notre news).

Une mission prolongée commence quand un vaisseau spatial a terminé ses activités initialement prévues mais est encore capable de fournir de nouveaux résultats scientifiques. La plus connue est celle des exploreurs Spirit et Opportunity sur Mars (voir notre news).

Un beau et long voyage qui n'est pas terminé


Les missions Voyager 1 et Voyager 2, destinées initialement à un voyage de cinq ans vers Jupiter et Saturne, ont été étendues à plusieurs reprises. La plupart des systèmes fonctionnent bien, et on s'attend à ce que les deux vaisseaux fournissent des données utilisables jusqu'à l'épuisement de leurs sources d'énergie en plutonium, en 2020.

Aujourd'hui Voyager 1 se situe à environ 15 milliards de kilomètres de la Terre et se déplace à 74 000 km/h. Voyager 2 se trouve à environ 11 milliards de kilomètres et sa vitesse est de 101 000 km/h. Les sondes flirtent avec les confins du Système solaire, là où le champ magnétique et le vent solaire rencontrent le vent interstellaire. Pratiquement rien n'est connu sur cette région. Les données des sondes montrent des augmentations périodiques des niveaux de rayonnement, prévus lorsque le vent solaire ne peut plus bloquer les rayons cosmiques entrants, suivis de plus petits déclins.

''D'ici à 2006, les sondes auront pu traverser la couche externe de la zone d'influence solaire, où le vent supersonique est ralenti et échauffé jusqu'à un million de degrés lorsqu'il interagit avec le vent interstellaire", indique Edouard C. Stone, responsable des missions Voyager. ''Si Voyager est abandonné, nous anéantirons l'occasion d'observer ce phénomène".

Les deux sondes ont découvert 22 nouvelles lunes pour quatre planètes. Voyager 1 a voyagé plus loin que n'importe quel autre vaisseau spatial et a été le premier à plonger un regard dans le Système solaire depuis l'extérieur.
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