Dans le sud-est des États-Unis, des araignées géantes et invasives nommées Jorō semblent se multiplier et se propager à toute vitesse. Ces créatures semble toutefois se révéler être les plus timides jamais documentées.
Le corps des araignées Jorō femelles peut mesurer jusqu'à 30 millimètres de longueur. Une échelle de 30 mm est incluse sur la photo pour référence. Crédit: Jeremy Howell
Les araignées Jorō, aussi appelées Trichonephila clavata, sont apparues aux États-Unis en 2013, importées accidentellement d'Asie de l'Est dans un conteneur maritime. Ces bestioles aux couleurs jaunes et bleu-noir tissent des toiles gigantesques, parfois interconnectées, couvrant jusqu'à 2 mètres de diamètre. Bien qu'inoffensives, leur arrivée a suscité une certaine inquiétude parmi la population, d'autant plus que leur propagation rapide pouvait laisser penser à une certaine agressivité.
Contre toute attente, ces araignées, dont le corps sans les pattes peut mesurer jusqu'à 30 millimètres, se sont révélées être l'inverse de ce que l'on pourrait attendre d'une espèce invasive. Les scientifiques ont en effet découvert qu'elles pourraient être les araignées les plus timides jamais recensées.
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont exposé les Jorō à deux souffles d'air légers et consécutifs, puis mesuré leur temps de réaction. Stupéfaction: elles sont restées immobiles pendant plus d'une heure après la perturbation, sept fois plus longtemps que la réaction moyenne des autres araignées !
Malgré leur timidité, les araignées Jorō semblent parfaitement s'adapter à l'environnement humain et continuent d'étendre leur territoire. Leur succès ne serait donc pas dû à leur agressivité, mais plutôt à leur incroyable potentiel reproductif. Elles seraient simplement plus nombreuses que les autres, sans pour autant chasser les espèces locales.
Alors, même si leur apparence peut sembler effrayante pour certains, ces araignées géantes sont relativement inoffensives et ne mordent que lorsqu'elles sont acculées. Il semblerait qu'elles aient décidé de s'installer durablement dans le sud-est des États-Unis. Comme le souligne l'un des chercheurs: "Elles sont si douées pour vivre avec les humains qu'elles ne partiront probablement pas de sitôt."