Le secret de la formation d'amas de galaxies massifs comme "El Gordo" se cache-t-il dans les fluctuations quantiques de l'univers primitif ? Les chercheurs explorent cette possibilité captivante, qui pourrait résoudre certaines tensions entre les observations et notre modèle cosmologique standard.
Pandora's Cluster (NIRCam Image). Credit: SCIENCE: NASA, ESA, CSA, Ivo Labbe (Swinburne), Rachel Bezanson (University of Pittsburgh). Image processing: Alyssa Pagan (STScI)
Les astrophysiciens cherchent depuis des décennies à comprendre la formation d'objets et les phénomènes cosmologiques dans l'univers. Des études théoriques antérieures suggèrent que les fluctuations quantiques dans l'univers primitif, appelées diffusion quantique primordiale, pourraient être à l'origine de la formation de trous noirs primordiaux.
Dans un article publié dans la revue Physical Review Letters, des chercheurs de l'InstitutNiels Bohr, de l'Universidad Autónoma de Madrid et du CNRS / Université de Paris ont récemment exploré la possibilité que ces fluctuations puisse également affecter la création de structures cosmologiques encore plus grandes, comme les amas de galaxies massives tels que "El Gordo". El Gordo est le plus grand amas de galaxies distant jamais observé avec les télescopes actuels, découvert il y a plus de 10 ans.
Selon les chercheurs, les fluctuations quantiques dans l'univers primitif pourraient non seulement être à l'origine de la formation de galaxies de taille moyenne et de trous noirs primordiaux, mais aussi de celle d'amas de galaxies massives comme les fascinants amas El Gordo et Pandora. Cela signifierait que les observations actuelles des amas de galaxies pourraient être expliquées à l'aide des théories existantes, sans qu'il soit nécessaire d'intégrer de nouvelles lois physiques dans le modèle standard.
L'étude prédit également des signatures uniques qui pourraient être testées prochainement. Les chercheurs espèrent confronter les prédictions de ce modèle aux observations, en particulier celles du télescope spatial James Webb et la cartographie menée par le Dark Energy Survey.