Et si le futur des antibiotiques se trouvait sous la glace de l'Arctique ?

Publié par Cédric le 19/09/2024 à 15:00
Auteur de l'article: Cédric DEPOND
Source: Frontiers in Microbiology
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Découvertes dans l'Arctique: deux nouvelles molécules qui pourraient redéfinir notre lutte contre les bactéries. Une piste inattendue qui pourrait bouleverser la recherche d'antibiotiques face à l'augmentation de la résistance bactérienne.

Des chercheurs ont exploré les profondeurs glacées pour trouver une solution à cette crise mondiale. C'est dans les microbes arctiques qu'ils ont découvert de potentiels nouveaux traitements.


Image d'illustration Pixabay

Les actinobactéries, présentes dans les sols et les océans, sont la source de nombreux antibiotiques. Ces bactéries ont le pouvoir de produire des molécules complexes, capables de combattre les agents pathogènes. Mais alors que les sols ont déjà été largement étudiés, il reste encore des habitats inexplorés, notamment dans les mers polaires.

L'équipe de l'université d'Helsinki, dirigée par le Dr Päivi Tammela, a récemment mis en évidence deux nouvelles molécules issues d'actinobactéries trouvées dans l'océan Arctique. Ces composés ont montré une forte activité contre la virulence d'E. coli, une bactérie responsable de graves diarrhées infantiles.

Ces molécules, identifiées sous les codes T091-5 et T160-2, empêchent la bactérie E. coli de s'attacher aux cellules intestinales humaines, bloquant ainsi son processus infectieux. En particulier, T091-5 inhibe la formation de structures cellulaires essentielles pour l'adhésion d'E. coli, sans ralentir sa croissance, ce qui réduit le risque d'apparition d'une résistance.

L'analyse chimique de T091-5 révèle qu'il s'agit probablement d'un phospholipide, une classe de molécules importantes pour le métabolisme cellulaire. Cette découverte pourrait représenter une avancée majeure dans le développement d'antibiotiques plus sûrs et plus efficaces.

Cependant, pour confirmer le potentiel de ces molécules, des recherches supplémentaires sont nécessaires. Il s'agit notamment d'optimiser les conditions de culture et d'analyser en profondeur leur structure et leur bioactivité. La route est encore longue, mais les premières découvertes sont prometteuses.

L'océan Arctique n'a peut-être pas révélé tous ses secrets. Et si ses profondeurs glacées abritaient les clés de la prochaine génération d'antibiotiques ?

Qu'est-ce que la virulence bactérienne et pourquoi la réduire ?

La virulence désigne la capacité d'une bactérie à causer une maladie. Elle repose sur des mécanismes qui lui permettent de se fixer aux cellules de l'hôte, de les envahir, ou de produire des toxines. Réduire cette virulence, plutôt que de tuer directement la bactérie, peut limiter la gravité des infections tout en évitant le développement de résistances.

Contrairement aux antibiotiques classiques qui ciblent la croissance bactérienne, les composés antivirulence désactivent des processus clés utilisés par les bactéries pour causer des maladies. Ces composés laissent les bactéries vivantes mais inoffensives, ce qui réduit la pression évolutive et limite l'apparition de souches résistantes.
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