Il y a 65 000 ans, en Afrique du Sud, l'homme moderne chauffait la pierre en vue de la tailler et fabriquer des outils. Un procédé extrêmement innovant, unique à cette région - il faudra ensuite attendre plus de 40 000 ans pour qu'il réapparaisse et se répande en
Asie puis en
Europe. C'est ce que vient de montrer une équipe internationale menée par Anne Delagnes, chercheuse
CNRS, en étudiant le site de Klipdrift Shelter.
Ce procédé jouait un rôle important dans l'industrie lithique: 92 % des échantillons rocheux étudiés - de la silcrète, une roche dure siliceuse - portaient des traces de chauffe intentionnelle. Les scientifiques ont découvert que les blocs de silcrète étaient chauffés dans des foyers ouverts, avec des avantages multiples mis à profit par les artisans: hormis une augmentation de la ténacité et de la
dureté du
matériau, déjà connue, la chauffe des blocs conduit à leur fragmentation, éliminant les fissures et hétérogénéités internes et produisant des fragments anguleux utilisés par les tailleurs pour en extraire de fines lames de silcrète.
Ces recherches sont publiées dans la revue
PLOS ONE le 19 octobre 2016.