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L’Europe est une région terrestre qui peut être considérée comme un continent à part entière, mais aussi comme l’extrémité occidentale du continent eurasiatique, voire comme une des sous-parties du super-continent de l’Afro-Eurasie, selon le point de vue. Elle est parfois qualifiée de « Vieux Continent », par opposition au « Nouveau Monde » (l'Amérique). L'Europe est formée par les cultures de différents pays qui possèdent des influences et un héritage communs. À ce titre, elle est une communauté de peuples, qui tend à se constituer politiquement, avec l'Union européenne, et un espace de civilisation forgé par une histoire millénaire.
La mythologie grecque attribue comme père à Europé (en grec ancien, Eurṓpē) Agénor, roi de Tyr, et comme mère Téléphassa, qui eut quatre enfants, dont Europé, et trois fils, Cadmos, Phénix et Cilix. Une autre tradition ferait d'Europé la sœur de Libyé. D'autre part, dans la mythologie grecque, plusieurs Europé sont connues : Europé, fille du géant Tityos ; la mère de Niobé ; la fille de Nil, une épouse de Danaé ; selon Hésiode, Europé l'Océanide est l'une des trois mille nymphes d'Océan et de Téthys ; et, enfin, dans l'Iliade, Europé est la fille de Phœnix, ascendant du peuple phénicien. Dans les œuvres d'Homère, Εὐρώπη n'est donc pas un terme géographique mais une reine mythologique de Crète.
C'est le mythe d'Europe, d'origine crétoise, qui récite l'enlèvement divin d'Europé. Cette légende raconte que la princesse phénicienne jouait sur le bord de mer lorsque Zeus se métamorphosa en un taureau blanc pour la séduire et l'emporter sur l'île de Crète. Elle y aurait donné naissance à trois fils : Minos, Rhadamanthe et Sarpédon. Zeus maria ensuite Europé à Astérion, futur roi de Crète, qui éleva les fils de Zeus.
Selon Hérodote, elle fut à l’origine de la dénomination d’un continent que, pourtant, elle n’abordera pas. En effet, Europé passa d'Asie Mineure en Crète, et de Crète en Lycie. Alors qu'il refusait le vieux mythe crétois, Hérodote considérait l'Europe, qu'il assimile de préférence à la Grèce, comme un prolongement en opposition avec la Libye, l'Afrique, et l'Asie. En plus de sa localisation, Hérodote soupçonne vigoureusement l'assignation au continent européen du nom d'une phénicienne.
Cependant, le nom « Europe » attira l'attention et fut analysé sous divers angles et controversé. L’analyse la plus répandue de ce mot le considère comme une composition des mots grecs eurýs (εὐρύς, « large »), la racine Ok, « œil » ; ṓps, « le regard », qui finit par se généraliser dans le sens d'« aspect ». La première mention connue du mot provient néanmoins d'une stèle assyrienne qui distingue les rivages de la mer Egée par deux mots phéniciens, Ereb, le « couchant », et Assou, le « levant ». L'origine des noms grecs Eurôpê et Asia se trouve vraisemblablement dans ces deux termes sémitiques. Les marins phéniciens désignaient ainsi les deux rives opposées de la Grèce actuelle et de l'Anatolie (Ἀνατολή signifiant pareillement, en grec, le levant). En grec, dans un hymne à Apollon datant d’environ 700 avant notre ère, Eurôpê représente encore, comme Ereb, le simple littoral occidental de l’Égée. La mythologie grecque perpétue l’origine sémitique du mot en en faisant le nom d’une princesse phénicienne.
Dans son acception géographique, le mot a signifié d'abord la Grèce continentale. La première fois que le terme « Europe » est mentionné dans les écrits pour désigner un continent, c'est vers 590 avant J.-C par Hésiode dans sa Théogonie. Depuis l'année 500 avant J.-C, sa signification comprend toutes les terres au Nord.
Au Ier siècle, Varron évoque une bipartition du monde au niveau du Bosphore, les parties situées au nord-ouest du détroit constituant l’Europe, celles situées au sud-est, l’Asie.
Au IVe siècle après J.-C., le mot « Europe » désigne l’une des six provinces du diocèse de Thrace, et son territoire correspond approximativement à celui de la Thrace orientale turque actuelle.
Selon John Hale, le mot « Europe » existait déjà avant le XVIe siècle pour désigner un continent distinct de l’Afrique et de l’Asie, mais il n’était connu que des lettrés. L’utilisation du mot par les habitants de l’Europe ne s'est généralisée qu’à partir du XVIe siècle, c’est-à-dire lorsque la Renaissance était déjà bien engagée. Cependant, lors de la Renaissance, les lettrés n'utilisaient pas le terme d'« Europe » pour désigner la forma mentis qu'elle prenait d'elle-même.