🛰️ Ce jour arrivera: tous les satellites seront soudainement détruits ou fortement endommagés

Publié par Adrien,
Source: Agence spatiale européenne
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L'Agence spatiale européenne vient de réaliser la simulation de météorologie spatiale la plus extrême jamais conçue, un scénario catastrophe où aucun engin spatial ne survivrait intact à une tempête solaire d'une violence inouïe, mais pourtant crédible.

Cette simulation d'une ampleur sans précédent s'est déroulée au centre de contrôle des missions de l'ESA à Darmstadt, en Allemagne. Les équipes ont confronté leurs systèmes satellitaires à une tempête solaire d'une intensité comparable à l'événement de Carrington de 1859, la plus puissante perturbation géomagnétique jamais enregistrée. Thomas Ormston, responsable adjoint des opérations pour la mission Sentinel-1D, a souligné qu'en cas de tel événement, l'objectif principal serait de protéger les satellites tout en minimisant les dégâts, car aucune solution idéale n'existerait face à une telle catastrophe spatiale.


La mission Parker Solar Probe étudie au plus près le Soleil.
Crédit: NASA GSFC/CIL/Brian Monroe

Le scénario simulé présentait une triple menace solaire dévastatrice dont voici le script.

Une éruption solaire de classe X, la catégorie la plus énergétique, frappe la Terre en seulement huit minutes, perturbant immédiatement les systèmes de communication et de localisation. Cette première vague est suivie par un bombardement intense de particules à haute énergie - protons, électrons et particules alpha - qui impacte tous les satellites en orbite, provoquant des dysfonctionnements électroniques et des dommages matériels potentiels.

Environ quinze heures après l'éruption initiale, une éjection de masse coronale d'une ampleur exceptionnelle vient frapper le champ magnétique terrestre. Cette collision provoque une expansion significative de l'atmosphère supérieure de notre planète, augmentant la traînée atmosphérique sur les satellites jusqu'à 400%. Cette modification brutale des conditions orbitales déstabilise les trajectoires des engins spatiaux, multipliant les risques de collisions et réduisant considérablement leur durée de vie opérationnelle.

Jorge Amaya, coordinateur de la modélisation de la météorologie spatiale à l'ESA, a expliqué que le flux énergétique colossal émis par le Soleil pourrait endommager l'ensemble de notre flotte satellitaire. Même les satellites en orbite basse, normalement protégés par le champ magnétique terrestre, ne seraient pas épargnés par un événement de l'ampleur de Carrington.

Gustavo Baldo Carvalho, responsable principal de la simulation pour Sentinel-1D, a insisté sur le caractère inéluctable d'un tel événement. L'exercice a démontré comment une tempête solaire majeure pourrait déclencher des défaillances en cascade affectant tous les systèmes spatiaux, depuis la perte de satellites jusqu'à la dégradation des systèmes de navigation et des communications essentielles. Face à cette perspective, l'ESA développe son réseau de surveillance et prépare la mission Vigil prévue pour 2031.

Les éjections de masse coronale


Les éjections de masse coronale représentent des explosions colossales se produisant dans la couronne solaire, cette couche externe de l'atmosphère du Soleil. Ces phénomènes projettent dans l'espace des milliards de tonnes de plasma solaire, un gaz ionisé composé principalement d'électrons et de protons, qui voyage à des vitesses pouvant atteindre plusieurs millions de kilomètres par heure.

Lorsque ces nuages de particules chargées atteignent la Terre, ils interagissent avec notre champ magnétique, créant des courants électriques intenses dans l'ionosphère et la magnétosphère. Cette interaction peut générer des aurores polaires spectaculaires mais aussi induire des courants parasites dans les réseaux électriques terrestres et les pipelines.

L'énergie libérée lors d'une éjection de masse coronale majeure équivaut à des millions de bombes nucléaires explosant simultanément. Les plus puissantes de ces éruptions peuvent modifier temporairement la forme du champ magnétique terrestre et comprimer notre magnétosphère du côté faisant face au Soleil.

La détection précoce de ces événements est essentielle car le temps entre l'observation et l'impact sur Terre varie généralement entre 15 et 60 heures, offrant une fenêtre critique pour mettre en œuvre des mesures de protection des infrastructures sensibles.

La protection des satellites en orbite


Les satellites modernes intègrent plusieurs niveaux de protection contre les rayonnements spatiaux, conçus pour résister aux conditions hostiles de l'environnement orbital. Le blindage contre les radiations utilise souvent des matériaux à haute densité comme le tungstène ou des polymères spéciaux qui absorbent les particules énergétiques avant qu'elles n'atteignent les composants électroniques sensibles.

Les systèmes électroniques des satellites emploient des techniques de durcissement aux radiations, incluant des circuits redondants et des mémoires protégées par des codes correcteurs d'erreurs. Les concepteurs utilisent également des composants spécifiquement testés pour résister aux effets cumulatifs des radiations, qui peuvent provoquer des dégradations progressives des semi-conducteurs.

En cas d'alerte de tempête solaire majeure, les opérateurs peuvent mettre les satellites en mode de survie, orientant leurs panneaux solaires pour réduire l'exposition aux particules et désactivant les systèmes non essentiels. Certains engins spatiaux peuvent également modifier temporairement leur altitude orbitale pour bénéficier d'une meilleure protection du champ magnétique terrestre.

La conception des satellites inclut des systèmes d'isolation électrique renforcés pour prévenir les décharges électrostatiques, phénomène courant lors des tempêtes géomagnétiques où l'accumulation de charges à la surface des satellites peut créer des arcs électriques destructeurs.

Mais tout ceci ne permet actuellement pas de résister complètement à un scénario catastrophe comme celui simulé par l'ESA.
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