La découverte d'une possible géante gazeuse dans la zone habitable d'une des étoiles les plus proches de la Terre ouvre des perspectives excitantes. Une lune en orbite autour de cette planète pourrait-elle abriter la vie, à l'image de Pandora dans le film 'Avatar' ?
Les observations initiales par le télescope spatial James Webb ont révélé la présence potentielle d'une planète de la taille de Saturne, nommée S1, autour d'Alpha Centauri A. Cette étoile fait partie du système stellaire le plus proche du nôtre, situé à environ 4,25 années-lumière. Cependant, la planète a mystérieusement disparu des observations ultérieures, laissant les scientifiques perplexes (voir notre article à ce sujet)
Interprétation artistique de la géante gazeuse S1 en orbite autour d'Alpha Centauri A. Crédit: NASA, ESA, CSA, STScI, Robert L. Hurt (Caltech/IPAC)
Les chercheurs spéculent que l'orbite de S1 pourrait rendre actuellement sa détection plus difficile. Ils prévoient que la planète pourrait redevenir visible entre 2026 et 2027. Cette découverte, si confirmée, marquerait une avancée significative dans la recherche d'exoplanètes.
L'idée d'une lune habitable autour de S1 rappelle Pandora, la lune fictive de 'Avatar'. Dans notre système solaire, les géantes gazeuses comme Jupiter et Saturne possèdent des dizaines de lunes, certaines pouvant abriter des océans sous leur surface. Cela renforce l'hypothèse que S1 pourrait également avoir des lunes.
La taille d'une éventuelle lune de S1 est un facteur clé pour déterminer son habitabilité. Une lune de la taille de Mars pourrait avoir une atmosphère et des océans, tandis qu'une plus petite aurait moins de chances. La détection de ces exolunes reste cependant un enjeu technologique majeur.
Le système stellaire Alpha Centauri vu par trois observatoires différents. Crédit: NASA, ESA, CSA, Aniket Sanghi (Caltech), Chas Beichman (NExScI, NASA/JPL-Caltech), Dimitri Mawet (Caltech)
Qu'est-ce qu'une zone habitable ?
La zone habitable d'une étoile est la région autour d'elle où les conditions pourraient permettre la présence d'eau liquide à la surface d'une planète. Cette zone dépend de la taille et de la température de l'étoile. Trop proche, l'eau s'évapore ; trop loin, elle gèle.
Dans le cas d'Alpha Centauri A, une étoile similaire au Soleil, la zone habitable est située à une distance où une planète recevrait une quantité de chaleur comparable à celle que la Terre reçoit du Soleil. C'est dans cette zone que la planète S1 a été détectée.
La présence d'eau liquide est considérée comme un ingrédient essentiel pour la vie telle que nous la connaissons. C'est pourquoi la recherche de planètes dans les zones habitables est une priorité pour les astronomes.
Cependant, être dans la zone habitable ne garantit pas qu'une planète ou une lune soit habitable. D'autres facteurs, comme une atmosphère stable et une activité géologique, jouent également un rôle primordial.
Comment détecte-t-on les exoplanètes ?
Les exoplanètes sont des planètes situées en dehors de notre système solaire. Leur détection est compliquée en raison de leur distance et de la faible lumière qu'elles reflètent. Plusieurs méthodes sont utilisées, dont la méthode des transits et la méthode des vitesses radiales.
La méthode des transits consiste à observer la diminution de luminosité d'une étoile lorsqu'une planète passe devant elle. C'est cette méthode qui a permis la détection initiale de S1 par le télescope James Webb.
La méthode des vitesses radiales, quant à elle, mesure les oscillations de l'étoile causées par l'attraction gravitationnelle d'une planète en orbite. Ces oscillations induisent de légers changements dans la lumière de l'étoile, qui peuvent être détectés depuis la Terre.
Ces méthodes complémentaires permettent aux astronomes de confirmer la présence d'exoplanètes et d'estimer leur taille, leur masse et leur distance par rapport à leur étoile.