S'il devait y avoir un épisode El Niño l'hiver prochain, la hausse de température moyenne de la Terre pourrait bien dépasser pour la première fois, en 2024, la barre du 1,5 degré, près d'une décennie plus tôt que ce qui était initialement prévu.
Photo: Mika Baumeister / Unsplash
Un peu partout, les modèles les plus récents prévoient que l'actuelle phase du phénomène
La Niña (
La Niña est un cycle météorologique, associé à El Niño.
La Niña est un des trois...) prendra fin ce
printemps (Le printemps (du latin primus, premier, et tempus, temps, cette saison marquant autrefois le...),
et sera suivie par un El Niñ
o dans la
deuxième moitié de 2023. Le Bureau météorologique australien
a réitéré cette prédiction le 3 janvier, de même que
l'Agence américaine des océans. Or, les années
El Niño (El Niño (littéralement « courant de l’Enfant Jésus », car...) sont caractérisées par un coup de pouce supplémentaire aux températures plus chaudes.
Plus précisément, El Niño commence par un réchauffement des eaux des régions tropicales de l'est du Pacifique d'au moins 0,5 degré. La Niña est le phénomène
inverse (En mathématiques, l'inverse d'un élément x d'un ensemble muni d'une loi de...), un refroidissement des mêmes eaux en dessous de la
moyenne (La moyenne est une mesure statistique caractérisant les éléments d'un ensemble de...) à long terme. Tous deux déclenchent, par effet domino, des perturbations à travers le
monde (Le mot monde peut désigner :).
Indépendamment de ces deux phénomènes, ces dernières années, le réchauffement de la température moyenne de la
Terre (La Terre est la troisième planète du Système solaire par ordre de distance...), par rapport à l'ère d'avant la Révolution industrielle, a été de plus de 1,1 degré Celsius, approchant même 1,2 degré. Si la tendance se maintient, la barre du 1,5 degré -que les différents pays s'étaient engagés en 2015 à tenter de ne pas dépasser- serait atteinte au début des années 2030. Qui plus est, dans un rapport publié
en mai dernier, le Bureau météorologique britannique (MET) estimait qu'il y avait 48% de chances que ce seuil soit atteint dès 2026. À en croire les
nouvelles estimations, ça pourrait donc être dès 2024.
Jusqu'à la signature de l'Accord de Paris en 2015, on parlait plutôt du seuil de 2 degrés comme étant celui que la prudence imposait de ne pas dépasser, pour éviter des perturbations catastrophiques aux
différents systèmes de notre planète. C'est la prise de conscience que des impacts du
réchauffement climatique (Le réchauffement climatique, également appelé réchauffement planétaire, ou...) commencent
d'ores et déjà à se faire ressentir, qui avait conduit des pays insulaires à insister pour que la cible soit plutôt ramenée à 1,5 degré -même si, déjà en 2015, la plupart des observateurs l'estimaient
peu réaliste.
Le dépassement du seuil de 1,5 degré en 2024 pourrait n'être que temporaire: les fluctuations d'une
année (Une année est une unité de temps exprimant la durée entre deux occurrences d'un évènement lié...) à l'autre donneraient vraisemblablement quelques années de répit avant qu'il soit définitivement franchi. Mais la valeur symbolique qu'a pris ce seuil depuis 2015 donnerait à son dépassement, même temporaire, une allure "d'échec dévastateur",
analyse la journaliste environnementale britannique Madeleine Cuff dans le
New Scientist: "les chefs d'État seraient accusés d'avoir fait des promesses vides et les gens d'affaires seraient blâmés pour [continuer de] polluer la planète dans leur quête de profits".
"Quant au mouvement climatique, le sentiment d'urgence qui avait dynamisé les militants à travers le monde pourrait se dissiper... Pourront-ils recréer de manière convaincante le même momentum pour une cible de 1,6, ou 1,7 degré ?"
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