Alors que Google lance la version bêta de son moteur de recherche Google Print (voir notre news), qui permet de rechercher dans le texte intégral de milliers (puis de millions) d'ouvrages et d'en afficher les pages numérisées correspondant à la requête - 3 pages par livre au plus -, le débat sur la “bibliothèque numérique européenne” se poursuit.
L'Europe semble avancer sur cette voie, promue à l'origine par le président de la Bibliothèque nationale de France, Jean-Noël Jeanneney et demandée en avril par 6 chefs d'Etat et de gouvernement européens (voir notre news).
Mais dans le journal Libération, Wladimir Mercouroff et Dominique Pignon, auteurs en 2002 d'un rapport sur le sujet, reconnaissent l'influence positive du projet de Google et militent en faveur d'efforts nationaux rapides de numérisation des bibliothèques, coordonnés ensuite au niveau européen, plutôt que du difficile montage d'un “grand projet”: “Pour démocratiser le patrimoine des bibliothèques françaises et le rendre disponible au monde entier en le mettant sur la Toile, il faut mobiliser deux cents personnes par an et dépenser une dizaine de millions d'euros par an. L'effet politique et culturel d'une telle entreprise sera immense et un bel exemple de démocratie. Est-ce une entreprise trop ambitieuse pour chaque Etat européen et faut-il mobiliser l'Europe entière et mettre en marche une lourde bureaucratie pour accomplir ce que les bibliothèques auraient dû accomplir massivement depuis une dizaine d'années?”