Une découverte archéologique dans les Pyrénées espagnoles révèle un épisode violent vieux de 4 000 ans. Un fragment de côte humaine, percé par une pointe de flèche en silex, témoigne d'une attaque qui n'a toutefois pas été mortelle.
Les fouilles sur le site de Roc de les Orenetes ont mis au jour plus d'un millier d'ossements humains. Parmi eux, une côte portant une pointe de flèche, preuve d'une blessure qui a guéri, indiquant que la victime a survécu à cette agression. Cette trouvaille offre un aperçu unique des conflits interpersonnels à l'âge du bronze.
Une côte humaine avec une pointe de flèche en silex trouvée dans une grotte en Espagne. Crédit: IPHES (Institut Català de Paleoecologia Humana i Evolució Social)
Les analyses ont révélé que l'individu a été touché par derrière, suggérant une possible embuscade. Les chercheurs estiment que cette attaque s'est produite il y a environ 4 100 à 4 500 ans. La présence de blessures similaires sur d'autres squelettes indique une violence récurrente dans cette région montagneuse.
L'étude publiée dans l'American Journal of Biological Anthropology en 2024 détaille les résultats des fouilles. Les archéologues ont identifié des traces de violence sur plusieurs squelettes, dont un cas d'amputation. Ces découvertes montrent la fréquence des conflits à cette époque, même dans des zones isolées.
La côte blessée va subir des analyses approfondies, dont une microtomographie aux rayons X. Ces examens pourraient fournir des informations supplémentaires sur les conditions de vie et les causes de décès des personnes enterrées dans cette grotte. Les chercheurs espèrent ainsi mieux comprendre les dynamiques sociales de l'époque.
Comment les archéologues déterminent-ils l'âge des ossements ?
Les archéologues utilisent la datation au carbone 14 pour estimer l'âge des ossements. Cette méthode mesure la quantité de carbone 14 restante dans les échantillons organiques.
La datation au carbone 14 est basée sur la désintégration radioactive de cet isotope. Plus l'échantillon est ancien, moins il contient de carbone 14.
Cette technique est particulièrement utile pour les périodes allant jusqu'à 50 000 ans. Elle permet de situer les événements dans un cadre chronologique précis.
Les résultats sont ensuite comparés avec d'autres données archéologiques pour reconstituer l'histoire des sites fouillés.
Qu'est-ce que la microtomographie aux rayons X ?
La microtomographie aux rayons X est une technique d'imagerie non destructive. Elle permet d'obtenir des images en trois dimensions de l'intérieur des objets.
Cette méthode est particulièrement utile en archéologie pour étudier les ossements sans les endommager. Elle révèle des détails invisibles à l'œil nu. La microtomographie utilise des rayons X pour scanner l'objet sous différents angles. Les données sont ensuite traitées pour reconstruire une image 3D.
Cette technique offre des informations précieuses sur les blessures, les maladies et même les régimes alimentaires des populations anciennes.