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Avertissement: Cette news rétro retranscrit des connaissances scientifiques, techniques ou autres de 1928, et contient donc volontairement les arguments, incertitudes ou erreurs d'époque.
Comment ils sont construits
Que ce soit pour actionner la modeste roue d'un petit moulin ou une ou plusieurs turbines de 15 000 chevaux, le principe d'une installation à barrage est toujours le même: suivant l'importance, c'est un bâtardeau ou un mur énorme qui est jeté en travers de la rivière avec, sur le ou les côtés, un déversoir pour assurer l'évacuation du trop-plein.
Le barrage-poids. - La plupart des barrages étrangers la presque totalité des barrages français, sont des murs puissants dont l'épaisseur diminue à mesure qu'ils s'élèvent et présentant, par suite, en coupe, un profil sensiblement triangulaire. Parfois rectilignes, ils sont le plus souvent de forme courbe, la partie convexe tournée vers l'amont pour résister plus efficacement à la poussée des eaux.
A la maçonnerie de moellons jadis employée s'est substitué le béton dit cyclopéen: béton amalgamé avec des pierres brutes, aussi grosses que possible, pour diminuer le nombre des joints, causes de fissures, et qui offre une plus grande solidité.
C'est par son poids qu'un mur de ce genre résiste à la double pression des eaux, pression verticale et pression horizontale et qu'il les transmet intégralement au sol et aux parois sur lesquelles il s'appuie ; aussi porte-t-il le nom de barrage-poids.
On le nomme aussi barrage à gravité plein quand on lui oppose les barrages à gravité évidés et les barrages-voûtes. Les premiers, triangulaires aussi, affectent, en coupe, la forme d'un A; plus économiques, mais moins résistants, ils ne peuvent être employés que dans des vallées étroites sur peu de longueur. Les seconds sont constitués par une séries de piliers creux semi-circulaires et séparés les uns des autres par des contreforts sur lesquels ils s'appuient. On n'en trouve pas en France.
Un barrage modèle: Eguzon
Barrage d'Eguzon: En contrebas du barrage, en travers du lit inférieur de la Creuse,
apparaît l'usine hydro-électrique ; derrière l'usine, les tuyaux qui amènent
l'eau aux turbines ; sur les côtés, les déversoirs.
La partie surélevée du lit de la Creuse, formant lac, s'arrête à la ligne convexe
du barrage. La communication avec l'usine s'établit par les tours silhouettées.
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Le dernier grand barrage construit en France, celui d'Eguzon, sur la Creuse, est du type classique français: c'est un barrage-poids et même de gros poids: 210 000 mètres cubes de béton, soit six fois le volume de l'Arc de Triomphe de l'Etoile. Haut de 61 mètres, il est large de 51 à la base et présente un développement de crête de 255 mètres. Outre les appareils de réglage et de vidange, il comporte à ses extrémités deux déversoirs capables d'évacuer 2 000 mètres cubes alors que le plus fort débit de la Creuse n'en dépasse pas 900. Il est enfin muni de deux prises d'eau, tours en béton armé qui permettent de prélever à 20 mètres au-dessous du plan d'eau le débit nécessaire au fonctionnement des turbines.
Sa barrière a transformé la rivière en un lac long de 18 kilomètres, large de 80 à 500 mètres, profond de 60. C'est le plus élevé des barrages français ; et nul n'approche de sa capacité: 54 millions de mètres cubes.
Sa puissance est formidable, et l'usine électrique qu'il permet d'alimenter, la plus importante de France avec ses 75 000 CV. Sous des tensions de 90 000 et 150 000 volts, le courant d'Eguzon est réparti entre le réseau des Chemins de fer d'Orléans, les usines de distribution de la région, et la Centrale de Gennevilliers.