A l'occasion du quarante-cinquième anniversaire du premier vol spatial par le cosmonaute soviétique Youri Gagarine, à bord d'un vaisseau de type Vostok, le Directeur général de la firme russe RKK Energia a annoncé que la Russie serait prêtre à envoyer un équipage sur la Lune d'ici moins de dix ans et qu'une mission habitée vers Mars était réalisable d'ici 2030.
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Il a également confirmé que des plans existaient pour l'extraction et l'utilisation de l'hélium-3 lunaire dès 2025 et chiffré ces projets ambitieux. Il en coûterait entre 40 et 200 milliards de dollars pour l'exploitation et le transport de l'Hélium-3 lunaire. Ce coût gigantesque serait couvert par la vente de cet Hélium-3 sous la forme de gaz.
Reste que le programme spatial russe ne reflète pas du tout ces ambitions. Si le projet Kliper semble effectivement bien lancé, les responsables du programme tiennent à préciser que Kliper sera avant tout utilisé pour la desserte de la Station spatiale internationale et que si la Russie envisage bien des missions habitées vers la Lune, c'est qu'il s'agit naturellement de l'étape suivante.
Face aux coûts du programme de développement et de construction de Kliper, estimé entre 1,5 et 2 milliards de dollars, la Russie n'a pas hésité à demander à l'Europe et au Japon, à travers leurs Agences spatiales, de rejoindre le projet. Bien que l'ESA et la JAXA semblent intéressées par une participation active, ni l'une ni l'autre communique de façon claire sur ce sujet. Reste qu'une réponse définitive sur une participation européenne ou japonaise sera formulée à la Russie cet été. Le premier vol est prévu entre 2012 et 2015.
Consciente de la difficulté qu'a l'Agence spatiale fédérale russe (FKA) à financer ces ambitieux projets, l'industrie spatiale compte beaucoup sur les capitaux privés pour financer l'exploitation habitée, essentiellement ceux tirés des revenus du tourisme spatial. Une activité en Russie qui connaît un véritable essor. Généralement les grands média relatent uniquement les vols de touristes à bord de l'ISS, mais plusieurs autres activités sont commercialisées avec succès (entraînements type cosmonautes, vols zéro G, vols atmosphériques à très haute altitude, visite du complexe spatial ...).