Certaines caractéristiques immunitaires et génétiques présentes chez les singes augmentent l'efficacité d'un vaccin contre le virus de l'immunodéficience simienne ou VIS rapporte une nouvelle étude. Le VIS étant très proche du virus de l'immunodéficience humaine ou VIH, cette nouvelle information étaye l'idée que certaines personnes pourraient porter des gènes ou des caractéristiques de leur
système immunitaire capables de mieux les protéger du VIH.
Un obstacle majeur dans la réalisation d'un vaccin efficace contre le VIH a été l'ignorance de la réponse immunitaire qui pouvait lui être associée. Le seul essai de vaccin contre le VIH à avoir montré à ce jour un effet protecteur est le RV144 mené en Thaïlande entre 2003 et 2006. La réponse immunitaire spécifique induite par ce vaccin reste néanmoins inconnue.
Dans leur étude, Norman Letvin et ses collègues ont entrepris de déterminer précisément comment des vaccins contre le VIS apparentés agissent pour bloquer l'infection virale. Les chercheurs ont traité un grand groupe de singes rhésus avec le vaccin anti VIS puis leur ont injecté à plusieurs reprises de faibles doses de virus sur deux semaines. La moitié des singes ont été protégés du VIS tandis que l'autre s'est avérée infectée. Puis l'équipe s'est penchée chez les singes protégés sur les trois axes de la réponse immunitaire, cellulaire, innée et avec anticorps. Les réponses cellulaire et innée n'étaient pas suffisamment mobilisées pour être protectrices. La réponse avec anticorps a, en revanche, présenté un phénomène frappant. De faibles niveaux d'anticorps neutralisants étaient associés à une protection accrue contre le VIS. Ces anticorps présents chez les singes protégés pouvaient se lier au virus et bloquer son aptitude à infecter les cellules.
Les chercheurs ont aussi découvert un élément génétique prédictif de la protection, un gène appelé TRIM5. Les singes qui exprimaient certaines formes de TRIM5 étaient plus résistants à l'infection. La présence d'anticorps neutralisants ou de ces formes de TRIM5 avait chacune un effet protecteur mais les singes conjuguant les deux avaient la meilleure protection. Ces résultats soulignent la nécessité dans le futur d'examiner les caractéristiques à la fois immune et génétique des volontaires pour participer aux prochains essais de vaccins contre le VIH.
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