La Planetary Society a besoin de 30.000 volontaires pour rechercher les minuscules poussières interstellaires capturées par le collecteur de la sonde spatiale Stardust, qui est revenue sur Terre dimanche dernier. Pour se faire, l'organisme s'est inspiré du célèbre projet de calcul distribué SETI@home en lançant Stardust@home. Sans la technique du calcul distribué, la Planetary Society annonce que l'analyse des échantillons de poussière cométaire aurait pris plus de 20 ans.
A la différence du projet SETI@home, le projet Stardust@home exige une implication active de la part des internautes volontaires. Dans le cadre du projet SETI@home, un programme installé dans les ordinateurs de volontaires de part le monde analyse automatiquement les ondes radio en provenance du cosmos à la recherche de vie extraterrestre. Pour le projet Stardust@home, les personnes volontaires devront procéder à une inspection visuelle de photographies d'une partie du gel du collecteur de la sonde afin d'identifier la présence de poussières interstellaires.
La sonde Stardust collectant des poussières de la comète Wild-2
La difficulté ne vient pas de la détection des milliers de particules en provenance de la comète Wild-2, que le collecteur de la sonde a emprisonné dans un gel spécial: l'aérogel. Le challenge réside dans la détection d'une quarantaine de poussières interstellaires, profondément enfouies dans le gel, qui ont été capturées en plus des poussières cométaires.
Pour détecter les poussières interstellaires, les scientifiques du Space Sciences Laboratory découperont le gel collecteur en sections plus petites qu'un grain de sel. Chacune de ces sections sera photographiée, et ces données seront regroupées en environ 1.6 million de photographies. Ces photographies seront ensuite distribuées de manière électronique aux volontaires, qui auront au préalable bénéficié d'une formation de base leur permettant de détecter les signes trahissant la présence des poussières. Afin d'obtenir des résultats suffisamment probants, chaque photographie sera visionnée par plusieurs volontaires. C'est seulement si l'observation de plusieurs utilisateurs concorde que des scientifiques du projet se pencheront sur les images en question.
Vue au sol de la capsule de la mission Stardust après son atterrissage
Trouver les grains de poussière interstellaire dans le gel du collecteur s'apparente à "rechercher 45 fourmis dans un terrain de football", et le projet collaboratif devrait permettre la réalisation de cette tâche en seulement quelques mois, contre plus de 20 ans de façon traditionnelle. Selon The Planetary Society: "de façon générale, chaque utilisateur regardera seulement une partie minuscule du collecteur ; mais ensemble, les milliers d'utilisateurs autour du monde pourront examiner le collecteur entier en juste quelques mois".
Ouverture de la capsule pour récupérer le collecteur
Avant "d'engager" un volontaire, ce dernier devra subir un test le montrant apte à détecter les grains de poussière interstellaire. Les premières images devraient être prêtes à l'analyse en mars prochain, et l'analyse complète devrait être terminée en octobre. N'importe quel volontaire découvrant une particule de poussière interstellaire apparaîtra en tant que co-auteur sur le papier scientifique annonçant sa découverte.
Si ce projet vous intéresse, vous pouvez proposer votre candidature sur le site Stardust@Home.