Surveillance: des caméras capables d'apprendre

Le marché des caméras de surveillance est en croissance rapide, mais les caméras dites intelligentes, qui traitent les informations en temps réel au lieu de stocker simplement les images, restent coûteuses. Le professeur Christophe Nicolle et ses collègues du Le2i ont inventé une méthode pour "former" des caméras banalisées afin qu'elles aussi puissent donner l'alerte.

Lauréat du Concours mondial de l'innovation 2014 dans la catégorie Big Data, Christophe Nicolle et son équipe du Le2i avaient conçu une application permettant d'indexer l'ensemble des connaissances sur le cycle de vie d'un bâtiment à partir de sa représentation en 3 D. L'innovation que le chercheur propose aujourd'hui s'inscrit dans la continuité de ce projet.

Il s'agit de modéliser l'ensemble des éléments d'un environnement donné, de leur donner une existence virtuelle, afin d'alléger le travail nécessaire à l'analyse des images. Ainsi formées à leur environnement, des caméras banales deviennent capables de détecter toutes seules les éléments inhabituels et peuvent ainsi donner l'alerte.

Depuis dix ans le marché des caméras de surveillance est en croissance moyenne de 10% par an. Mais, les caméras dites intelligentes, capables de traiter elles-mêmes les images produites et de communiquer les informations restent assez rares dix ans après leur mise au point, en raison de leur prix élevé.

La méthode proposée par Christophe Nicolle et ses collègues abaisse les coûts de surveillance de manière significative. Elle permet de recourir à des caméras à 70€, là où l'on utilise actuellement des outils à 4000€.

L'innovation a des applications évidentes dans le domaine de la sécurité mais également dans le secteur de l'aide à la personne, pour détecter des chutes de personnes isolées par exemple, ou guider une personne aveugle au sein d'un bâtiment, grâce à la communication entre caméras.

D'autres usages sont imaginables: repérer qu'un étage de bureau est vide pour arrêter le chauffage, prévenir quand une file d'attente est trop longue ou une salle d'attente trop pleine,...

Le Laboratoire de recherche en électronique, informatique et image (Le2i, UMR uB, Ensam, CNRS) au sein duquel collaborent des chercheurs de spécialités complémentaires, en ingénierie des connaissances et traitement des images, travaille sous contrat avec de nombreuses entreprises et dispose depuis 2015 d'une Business Unit pour développer, à partir des travaux scientifiques menés en son sein, des produits précisément adaptés aux besoins exprimés par ses partenaires.

Pour plus d'information voir: communiqué de presse et vidéo diffusés par l'Université de Bourgogne.