Utiliser l'immunothérapie anticancer pour lutter contre le VIH

Publié par Adrien le 21/02/2019 à 08:00
Source: Université de Montréal
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Des chercheurs du Centre de recherche du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CRCHUM) ont démontré que les traitements d'immunothérapie contre le cancer pourraient diminuer la quantité du virus qui persiste chez les personnes qui sont soignées par trithérapie (La trithérapie se dit de tout traitement médicamenteux comprenant trois principes actifs...). Dans une étude publiée dans la revue Nature Communications, ils montrent sur des cellules de personnes vivant avec le VIH comment ces traitements rendent visible au système immunitaire (Le système immunitaire d'un organisme est un ensemble coordonné d'éléments de...) le virus, jusqu'alors caché au creux des cellules infectées.


Des chercheurs démontrent que les traitements d'immunothérapie contre le cancer pourraient diminuer la quantité (La quantité est un terme générique de la métrologie (compte, montant) ; un scalaire,...) du virus qui persiste chez les personnes qui sont soignées par trithérapie. Crédit: Getty

"Nous montrons pour la première fois par quel mécanisme les immunothérapies anticancéreuses peuvent “sortir” le virus de ses cachettes et réduire la taille des réservoirs du VIH chez les personnes traitées par trithérapie. Bien que la majorité de nos expériences aient été réalisées in vitro, notre approche pourrait conduire à la mise au point de nouvelles thérapies", dit Nicolas Chomont, chercheur (Un chercheur (fem. chercheuse) désigne une personne dont le métier consiste à faire de la...) au CRCHUM et professeur à l'Université de Montréal (L’Université de Montréal est l'un des quatre établissements d'enseignement...).

Les réservoirs du VIH sont des cellules et des tissus dans lesquels le virus persiste malgré les traitements de trithérapie. Ces traitements empêchent l'évolution de l'infection vers le syndrome d'immunodéficience acquise (sida). Pour vivre et se répliquer, le VIH a besoin (Les besoins se situent au niveau de l'interaction entre l'individu et l'environnement. Il est...) d'être hébergé dans une cellule. En règle générale, il emménage dans les lymphocytes T CD4+, des globules blancs responsables d'activer la défense du corps humain (Le corps humain est la structure physique d'une personne.) contre les infections.

Dans une partie de ces cellules, le virus s'endort et établit un réservoir qui est contrôlé, mais pas éliminé par les trithérapies. Faisant l'objet d'intenses recherches, ces cellules réservoirs sont les derniers obstacles à l'éradication du virus et obligent les personnes vivant avec le VIH à prendre les trithérapies toute leur vie.

En 2016, Rémi Fromentin, associé de recherche au laboratoire de Nicolas Chomont, a démontré que les cellules abritant les virus persistants ont des caractéristiques immunologiques particulières: trois protéines nommées PD-1, LAG-3 et TIGIT s'expriment fréquemment à leur surface (Une surface désigne généralement la couche superficielle d'un objet. Le terme a...). Aujourd'hui, ces molécules sont ciblées par les immunothérapies utilisées dans la lutte contre le cancer. Les chercheurs ont donc évalué l'effet de ces thérapies sur les réservoirs du VIH.

Réveiller le virus pour mieux le combattre

"Nos résultats prouvent que les immunothérapies ciblant des molécules comme PD-1 permettraient de réduire la quantité du virus qui persiste chez les personnes soignées par trithérapie. L'une des prochaines étapes serait de combiner l'immunothérapie avec des molécules jusqu'alors inefficaces sur les réservoirs de VIH. Cette combinaison (Une combinaison peut être :) entre une immunothérapie et des molécules chimiques pourrait “réveiller” le virus et ainsi favoriser l'élimination des cellules infectées par le VIH", ajoute M. Chomont.

Dans cet article, Rémi Fromentin et Nicolas Chomont présentent aussi les données d'un patient (Dans le domaine de la médecine, le terme patient désigne couramment une personne recevant...) de Montréal (Montréal est à la fois région administrative et métropole du Québec[2]. Cette grande...) infecté par le VIH et traité par immunothérapie pour un mélanome (Le mélanome est un cancer de la peau ou des muqueuses, développé aux dépens des...).

"La taille de ses réservoirs de VIH a diminué de façon significative, ce qui est encourageant. Toutefois, nous devons rester prudents, car cela ne fonctionne pas chez tous les patients. Ces traitements présentent aussi d'importants effets secondaires", mentionne Rémi Fromentin. Les résultats d'essais cliniques menés actuellement aux États-Unis sur des patients atteints d'un cancer et du VIH devraient permettre d'orienter les futures recherches.

Près de 37 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH. Chaque jour, 5000 cas sont signalés aux autorités sanitaires mondiales.
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