Des chercheurs de l'IBS et leurs partenaires montrent que des fragments des virus émergents peuvent être insérés à façon dans un adénovirus pour alerter le système immunitaire.
Dans le cadre d'un consortium international avec l'EMBL et l'Université de Bristol pour imaginer cette nouvelle technologie vaccinale, les chercheurs de l'IBS travaillent depuis de nombreuses années sur une protéine de l'adénovirus s'auto-assemblant spontanément pour donner une particule particulièrement stable (même sans réfrigération) ressemblant à un virus mais étant non infectieuse. Une étude par cryo-microscopie électronique a montré que cette particule possède une surface quasi-sphérique très flexible.
Une ingénierie de cette protéine adénovirale a alors été menée pour remplacer à façon ces régions exposées par celles provenant d'autres pathogènes. Une preuve de principe a été établie en exprimant une particule affichant des épitopes (1) neutralisants du virus Chikungunya. Ces néo-particules chimériques Adénovirus/Chikungunya ont donné des résultats prometteurs dans les études animales comme le montrent à la fois leur drainage vers les ganglions lymphatiques et la réponse humorale produite contre les épitopes du virus Chikungunya couvrant la particule.
Cette technologie vaccinale simple d'emploi, basée sur une particule unique pouvant être modifiée par biologie synthétique pourrait à terme permettre de combattre de nombreuses autres maladies infectieuses. De plus, il a été montré que ces particules vaccinales étaient extrêmement résistantes au stockage à la chaleur, une condition requise pour atteindre des pays dans lesquels la chaîne du froid est difficile à respecter.
Note: (1) Partie d'un antigène pouvant être reconnue par un anticorps spécifique qui lui correspond et qui peut stimuler la production de cet anticorps.La liaison d'un anticorps à un antigène se produit au travers d'une région spécifique. Une protéine peut souvent contenir plusieurs épitopes auxquels les anticorps peuvent s'agripper.