Un virus similaire à celui qui provoque les herpès pourrait être un des facteurs environnementaux déclenchant la sclérose en plaques. Le virus Epstein-Barr (VEB), de la famille des herpèsvirus incluant le virus de l'herpès simple et le cytomégalovirus, est un des facteurs environnementaux susceptible de déclencher la sclérose en plaques, une maladie qui affecte le système nerveux central et dont les causes sont inconnues. C'est ce qu'ont confirmé des scientifiques de l'Université de Grenade qui ont analysé la présence de ce virus chez des malades, moyennant l'étude du taux d'anticorps, c'est-à-dire, les anticorps qui sont produits à l'intérieur du système nerveux central, et qui pourraient donc être impliqués directement dans le développement de la sclérose en plaques.
Le virus de l'herpès humain de type 6 - HHV-6 Illustration: Bernard Kramarsky - visualsonline.cancer.gov
La sclérose en plaques est une maladie démyélinisante qui affecte le système nerveux central. On ne sait pas ce qui la produit bien qu'il paraisse exister une certaine susceptibilité génétique chez les individus qui la souffrent, associée à certains facteurs environnementaux qui pourraient la provoquer.
Bien que plusieurs études aient essayé de déterminer comment l'infection par le virus Epstein-Barr pourrait être considérée comme un facteur à risque pour développer la sclérose multiple, les scientifiques grenadins ont réalisé une métanalyse d'études observationnelles de cas et de contrôles afin de déterminer cette association.
Étude sur 151 personnes
De plus, chez un groupe de patients avec sclérose en plaques (composé de 76 personnes) et un autre de non malades (75 personnes), on a cherché un patron capable d'associer le virus et la sclérose multiple. Pour ce faire, on a déterminé la présence d'anticorps face aux antigènes du virus, synthétisés dans le système nerveux central, ainsi que la détection d'ADN viral afin de rechercher le taux d'anticorps face au VEB dans le système nerveux central, et la présence d'ADN de VEB, respectivement.
Cette recherche a été menée à bien par Mme Olivia del Carmen Santiago Puertas, du Département de Microbiologie de l'Université de Grenade, et dirigée par les professeurs MM. José Gutiérrez Fernández, Antonio Sorlózano Puerto et Óscar Fernández Fernández. Les scientifiques ont obtenu une association statistiquement significative entre l'infection virale et la sclérose en plaques, à partir de la détection de marqueurs indiquant fondamentalement les infections passées et non les récentes ou les réactivées.
Mme Olivia del Carmen Santiago Puertas affirme que, dû à ce que l'on ignore encore les facteurs qui déclenchent cette maladie, "il est important de commencer à les étudier et, si possible, à développer un type quelconque de prophylaxie."
Cette étude a trouvé une association avec certains marqueurs d'infection du virus, "mais pour obtenir une conclusion définitive, il est nécessaire de réaliser de nouvelles recherches avec un nombre suffisant de patients, qui utilisent les combinaisons de diverses techniques microbiologiques, et où seront déterminés les différents marqueurs d'infection virale, en tenant compte de la situation clinique du patient, même des années avant l'apparition des premiers symptômes de la sclérose en plaques."
Références bibliographiques:
- Relation between Epstein-Barr virus and Multiple Sclerosis. Analytic study of scientific production. European Journal of Clinical Microbiology and Infectious Diseases. 2010.
- New Strategies and Patent Therapeutics in EBV-Associated Diseases. Mini-Reviews in Medicinal Chemistry. 2010.
(Note de la rédaction: les termes "sclérose multiple" figurant initialement dans la communication de recherche ont été remplacés par les termes "sclérose en plaques")