Le cancer du sein affecte plus les femmes obèses

Publié par Adrien,
Source: Université de GrenadeAutres langues:
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Une équipe internationale de scientifiques, à laquelle participe l'Université de Grenade, apporte de nouvelles données sur la raison pour laquelle le cancer du sein affecte plus et est plus agressif avec les personnes obèses. Les résultats ont été publiés dans le dernier numéro de la prestigieuse revue Cancer Research.

Une équipe internationale de scientifiques, à laquelle participe l'Université de Grenade, apporte de nouvelles données sur la raison pour laquelle le cancer du sein affecte plus et est plus agressif avec les personnes obèses. La raison en est que la graisse péritumorale, c'est-à-dire celle qui entoure la tumeur, facilite l'expansion et l'invasion des cellules souches cancéreuses (CSCs), responsables du début et de la croissance du cancer.


La mammographie permet de détecter le cancer du sein.
Illustration: National Cancer Institute

Les CSCs se trouvent dans les tumeurs en très petite quantité, et ont comme caractéristique importante la formation des métastases en des endroits différents de la tumeur originelle. La chimiothérapie et la radiothérapie conventionnelles ne sont pas capables de détruire ces CSCs, raison pour laquelle, très souvent, après une réponse initiale au traitement, beaucoup de patients avec cancer ont des rechutes dues à ce que ces CSCs n'ont pas été détruites.

Ce nouveau travail de recherche a été dirigé par l'Université de Miami (États-Unis), et y ont participé des scientifiques du Complexe Hospitalier Universitaire de Grenade et du groupe de recherche "Thérapies Avancées: différenciation, régénération et cancer" de l'Université de Grenade (UGR), membres de plus de l'Institut de Recherche Biosanitaire de Grenade (ibs. GRANADA)

Des mécanismes encore peu clairs


Les conséquences de l'épidémie de l'obésité sur la morbidité du cancer et sur la mortalité sont très graves. De fait, on calcule qu'actuellement jusqu'à 20% des morts par cancer peuvent s'attribuer à l'obésité.

Les femmes obèses ont un risque majeur de cancer du sein après la ménopause et une pire évolution de la maladie à n'importe quel âge, mais les mécanismes par lesquels il contribue au développement du cancer et à l'évolution des patients ne sont pas encore clairs. La graisse dans l'obésité donne lieu à inflammation locale et à non maturation des cellules qui forment cette graisse, les adipocytes.

Dans cette étude réalisée avec des souris que publie le dernier numéro de la prestigieuse revue Cancer Research, les scientifiques ont examiné les effets de la culture conjointe de cellules de la graisse (adipocytes) et de cellules de cancer du sein, dans les deux cas obtenues des mêmes patients, sur l'agressivité tumorale, la capacité d'invasion locale et la métastase de ladite tumeur.

Les résultats indiquent que l'interaction qui se produit au début de l'invasion du cancer du sein, entre les cellules tumorales et les adipocytes immatures proches de la tumeur, induit une sécrétion augmentée de cytokines ou protéines pro-inflammatoires.

"Ces cytokines donnent lieu à une expansion majeure de cellules souches cancérigènes (CSCs) hautement métastasiques", explique le professeur de l'UGR Juan Antonio Marchal Corrales, un des auteurs de ce travail.

Évidences précliniques


De plus, les chercheurs ont décrit le mécanisme moyennant lequel ce processus se réalise, et qui est en rapport avec l'activation de la protéine Kinasa SRC, qui à son tour induit l'activation du facteur de transcription Sox2, lequel est essentiel pour le maintien des caractéristiques de cellules souches, et d'une petite molécule d'ARN dénommée microARN-302b (miRNA-302b).

"La culture prolongée de cellules tumorales avec les adipocytes immatures, ou avec ces cytokines, augmente la proportion de CSCs, qui avaient une capacité de former de nouvelles tumeurs, les cellules tumorales circulant dans le sang et le potentiel métastasique après son implantation dans des souris, signale Marchal. Finalement, nous trouvons que des médicaments inhibiteurs de la protéine Kinasa SRC diminuent la production de cytokines et des CSCs."

Ces trouvailles révèlent de nouvelles perspectives sous-jacentes à l'augmentation de la mortalité par cancer du sein chez des femmes obèses, et fournissent des évidences précliniques pour démontrer l'efficacité de médicaments inhibiteurs de la protéine Kinasa SRC dans le traitement du cancer du sein.
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