La perception négative des modes d'élocution isole les patients et détériore leur qualité de vie. Selon Marc Pell, chercheur à l'École des sciences de la communication humaine de l'Université McGill de Montréal, les personnes atteintes de la maladie de Parkinson présentent des difficultés d'ordre social directement en rapport avec la façon dont elles s'expriment. Le chercheur a en effet découvert que la manière dont les parkinsoniens communiquent suscite des impressions négatives chez plusieurs personnes. Ces perceptions limitent le champ d'interactions que les patients peuvent avoir et les empêchent de participer pleinement à la société, réduisant leur qualité de vie. Les travaux du professeur Pell permettent de mieux appréhender les difficultés de ces patients et d'identifier les moyens de promouvoir leur intégration.
Cette recherche a été menée en collaboration avec Abhishek Jaywant, stagiaire de recherche au Laboratoire de neuropragmatique et des émotions de l'Université McGill, avec le concours financier des Instituts de recherche en santé du Canada et du Fonds de la recherche en santé du Québec. Des adultes âgés, atteints ou non de la maladie de Parkinson, ont été invités à décrire des images à haute voix et ont été enregistrés. Ces enregistrements ont ensuite été écoutés par des personnes qui ignoraient tout de leur état de santé. Les parkinsoniens ont été perçus comme moins intéressés, moins concernés, moins heureux et moins agréables que leurs homologues non atteints de la maladie. Les impressions négatives de leur personnalité étaient spécifiquement liées aux changements dans leur voix ainsi qu'à leur manière de s'exprimer causés par la maladie, et non pas à leur aptitude à décrire les images présentées.
L'aptitude à communiquer de manière efficace revêt une importance capitale pour le bien-être psychologique. Cette recherche démontre que les problèmes de motricité qui altèrent l'élocution des adultes parkinsoniens soulèvent des obstacles sociaux importants et sont une source de difficultés interpersonnelles. Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives aux professionnels de la santé pour la prise en charge psychologique et émotionnelle des patients atteints de la maladie de Parkinson.