Toute l'industrie aéronautique japonaise était suspendue à ce vol, dont un nouvel échec aurait été catastrophique et aurait remis en question l'intégralité du programme spatial nippon. Ce fut le soulagement ce samedi matin, quand le lanceur H-2A a décollé et placé avec succès 40
minutes plus tard sur une
orbite de transfert géostationnaire un
satellite multifonctionnel de 3,3 tonnes.
La fusée H-2A de 53 mètres de l'agence spatiale japonaise
Jaxa avait accusé un cuisant échec il y a quinze mois, détruisant les deux satellites espions destinés à surveiller la Corée du Nord qu'elle transportait. Cet échec intervenait peu de
temps après la réussite du premier
vol spatial habité du voisin chinois, et était venu conclure 5 lancements réussis de la fusée H-2A depuis 2001.
L'ambition de l'agence spatiale japonaise est de se faire une place sur le marché des lanceurs commerciaux. La réussite de ce vol était indispensable pour obtenir une réputation de fiabilité. Masato Nakamura, porte-parole de l'agence, préfère voir dans le précédent échec une expérience acquise: "de nombreux pays, tels que l'Europe, la Russie et les Etats-Unis, ont également échoué de nombreuses fois au fur et à mesure qu'ils gagnaient en expérience. Nous estimons que nous sommes plus avancés dorénavant que de nombreux autres pays".
Le satellite mis en orbite hier, baptisé MTSAT 1R, est à double
usage. Il est destiné à l'
observation météorologique et au guidage aérien. Ces deux composants du satellite n'ont pas la même durée de vie: les instruments dédiés à l'observation météorologique doivent fonctionner pendant 5 ans et ceux dédiés au guidage aérien pendant 10 ans.