Un vol spatial habité est un vol spatial avec un équipage humain à bord d'un véhicule spatial. Il se différencie des sondes spatiales – vaisseaux non habités – ou des satellites artificiels contrôlés à distance.
En 2008, seuls les programmes américains de la navette spatiale américaine, russes du programme Soyouz et chinois du programme Shenzhou ont pour intention de lancer des vols spatiaux habités.
L'idée d'envoyer un homme dans l'espace, voire sur une autre planète, est très ancienne. En 125 environ, par exemple, le syrien Lucien de Samosate écrivit en grec Une histoire vraie (Ἀληθῆ διηγήματα), un récit relatant le voyage d'Ulysse jusqu'à la Lune. De nombreux autres récits suivirent, mais tous avaient en commun de ne pas parler du vol spatial sous un angle technique, mais plutôt comme un support pour des récits philosophiques. Il fallut la fin du XIXe siècle pour que ces récits deviennent plus lucides, malgré de très nombreuses erreurs encore présentes.
Même si le voyage dans l'espace laissait insensibles de grandes parts de la population, entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, certains passionnés se regroupèrent dans des « sociétés d'astronautique » dans différents pays.
La seconde guerre mondiale et l'apparition des V2 allemands poussa les pays à mettre en place leurs propres agence nationales : la possibilité d'utiliser les fusées comme vecteur d'explosifs ou de bombes nucléaires rendait stratégique la recherche en astronautique. La guerre froide qui commençait fut la principale cause de la course à l'espace, et en 1950 encore, envoyer un homme dans l'espace n'était pas pris très au sérieux en général.
Au début de la nouvelle course à l'espace entre les États-Unis et l'URSS, ce sont les soviétiques qui prirent de l'avance : ils mirent en orbite le premier satellite artificiel, Spoutnik 1, le 4 octobre 1957, puis envoyèrent le premier homme dans l'espace, Youri Gagarine, le 12 avril 1961. Les programmes spatiaux changèrent pour tenter de mieux comprendre l'influence de l'homme dans l'espace : au cours des vols, les astronautes passèrent de plus en plus de temps en orbite, battant record après record, et tentèrent même les sorties extra-véhiculaires.
Ce qui est souvent considéré comme le point d'orgue des vols habités eut lieu le 19 juillet à 4h17 (heure du centre Kennedy), lorsque le module lunaire Eagle de la mission Apollo 11 se pose avec succès sur la Lune. Quelques heures plus tard eut lieu le premier pas d'un homme sur un sol autre que celui de la Terre.
Ce coup d'éclat fut suivi par une réduction des coûteux programmes, et une rationalisation des moyens : les États-Unis lancèrent le projet de navette spatiale réutilisable, et l'URSS lancèrent des projets de stations spatiales. Suivirent la série des stations Saliout, qui permirent à l'homme de commencer à réellement vivre dans l'espace : alors que le record de durée de vie était de 14 jours dans une capsule Gemini, puis de 84 jours dans la station américaine Skylab, les missions Saliout repoussèrent très loin les limites, jusqu'à 237 jours pour un équipage en 1985...
La station Mir fut lancée en 1986 par l'URSS, c'était la première station modulaire, conçue pour être assemblée en orbite, et qui au final pesa le poids de 140 tonnes. Durant 15 ans, de nombreux équipages de toutes nationalités s'y relayèrent, et la durée de vie maximum d'un être humain dans l'espace y fut repoussée à 437 jours.
Après la destruction de Mir, la station spatiale internationale prit la relève.