Deux fois moins de brume sur l'Europe qu'il y a 30 ans

Publié par Michel le 23/01/2009 à 00:00
Source: CEA
Illustration: Wendelien van Oldenborgh.
Restez toujours informé: suivez-nous sur Google Actualités (icone ☆)

Une étude publiée le 18 janvier 2009 dans Nature Geoscience indique que la diminution des conditions de brume et de brouillard en Europe, qui serait liée à l'amélioration de la qualité de l'air, peut avoir contribué, en moyenne, à hauteur de 10 à 20 % au réchauffement diurne. Les résultats sont issus du travail de chercheurs néerlandais et français, dont des chercheurs du CEA.


Vue du pont Erasme à Rotterdam, dans la brume, en décembre 2008.
La fréquence de telles situations météorologiques a décru au cours
des 30 dernières années en Europe.

Depuis trente ans, le ciel de l'Europe s'éclaircit. Pour montrer cela, Robert Vautard et Pascal Yiou, du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE, laboratoire du CEA, du CNRS et de l'Université de Versailles-Saint-Quentin), et Geert Jan van Oldenborgh, de l'Institut Royal Météorologique Néerlandais (KNMI) ont analysé les données de visibilité horizontale de plus de 300 stations météorologiques d'Europe. Ces données n'avaient jamais été étudiées à l'échelle d'un continent. "Nous avons démontré que les conditions de faible visibilité comme le brouillard et la brume* sont deux fois moins fréquentes aujourd'hui qu'il y a trente ans, explique Robert Vautard, responsable du LSCE. Cette diminution est spatialement corrélée avec le déclin des émissions de dioxyde de soufre, ce qui suggère que l'amélioration de la qualité de l'air est un facteur important de cette évolution."

L'effet de masque des particules atmosphériques de la brume et du brouillard diminue la quantité d'énergie solaire reçue à la surface terrestre et donc la température atmosphérique. Les chercheurs ont réalisé une analyse statistique des liens entre température et visibilité. "L'augmentation de la visibilité peut avoir contribué, en moyenne, à hauteur de 10 à 20 % au réchauffement diurne constaté en Europe pendant ces décennies, conclue Pascal You, chercheur au LSCE. L'effet, particulièrement marqué en Europe de l'Est, atteint 50 %."

Cette étude suggère des liens étroits entre le climat d'une région et sa qualité de l'air. En Europe, l'augmentation de la visibilité devrait désormais faiblir, grâce aux efforts déjà effectués pour diminuer la pollution atmosphérique durant les 30 dernières années. En revanche, dans d'autres régions polluées comme en Chine, l'augmentation des émissions polluantes devrait accroître cet effet de masque.

Ces résultats sont publiés dans l'article de Nature Geoscience 10.1038/NGEO414 (2009).

Page générée en 0.278 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise