La Commission européenne a annoncé le 10 septembre 2013 de nouvelles mesures visant à transporter un plus grand volume de marchandises sur les rivières et les canaux d'Europe. Les barges fluviales, qui sont parmi les moyens de transport les plus respectueux du climat et les plus économes en énergie, ne transportent à l'heure actuelle que 6 % environ du volume de fret acheminé en Europe chaque année. Les nouvelles propositions visent à exploiter pleinement le potentiel que représentent les 37 000 km de voies navigables intérieures d'Europe. Le but est de faciliter le déplacement des marchandises et de rendre ce mode de transport plus écologique, tout en encourageant l'innovation et en améliorant les perspectives d'emploi.
Voies navigables en Europe Illustration: Wikimedia Commons/Ahnode/Ciaurlec
Siim Kallas, vice-président de la Commission européenne chargé des transports, a déclaré: "Nous acheminons déjà 500 millions de tonnes de fret sur nos fleuves et canaux chaque année. C'est l'équivalent de 25 millions de camions, mais ce n'est pas suffisant. Nous devons aider le secteur du transport par voie navigable à devenir, à plus long terme, un secteur d'activité de haute qualité. Nous devons supprimer les goulets d'étranglement qui freinent son développement et investir dans la qualification de sa main-d'œuvre."
La Commission propose d'agir dans plusieurs domaines:
Supprimer les goulets d'étranglement
Le plein déploiement des potentialités de développement du secteur est freiné par des goulets d'étranglement importants, qui prennent la forme d'écluses, de ponts ou de chenaux mal dimensionnés, et par le manque de connexions entre les réseaux hydrographiques de la Seine et de l'Escaut. La Commission propose d'améliorer le transport de fret par voies navigables en mettant à niveau les écluses, les ponts et les chenaux de navigation. Le nouveau mécanisme pour l'interconnexion en Europe et les orientations RTE-T donnent la priorité aux nouvelles possibilités de financement pour la navigation intérieure — la navigation fluviale étant en outre une composante importante de six des neuf corridors du réseau de base RTE-T.
Rendre écologique et innover
Par rapport à d'autres modes de transport terrestres, la navigation fluviale est économe en énergie, sûre, pratiquement non sujette aux encombrements et silencieuse. Parmi les mesures que la Commission proposera figurent la définition de nouvelles normes pour les moteurs, destinées à encourager les investissements dans les technologies à faible taux d'émission, ainsi que des aides à la recherche et à l'innovation.
Améliorer les connexions avec d'autres modes de transport
La priorité ira à l'amélioration des liaisons entre la voie navigable, la route et le chemin de fer — en accordant une attention particulière aux connexions dans les ports maritimes et fluviaux. Sur la base de son examen en cours des services d'information fluviale, la Commission présentera des propositions en vue d'améliorer les installations de manutention de marchandises et réduire les formalités administratives.
Investir dans une main-d'œuvre qualifiée
L'activité de transport par voies navigables s'appuie sur une main-d'œuvre qualifiée. Les nouvelles propositions devraient permettre de généraliser la reconnaissance des qualifications et des carrières et de faciliter l'accès à l'emploi et la mobilité de la main-d'œuvre.
Contexte
Le réseau de voies navigables de l'Union européenne couvre vingt États membres et compte environ 37 000 kilomètres de voies d'eau intérieures sur lesquelles sont transportées chaque année quelque 500 millions de tonnes de marchandises, notamment dans les zones densément peuplées et encombrées. Les systèmes hydrographiques de la Meuse, du Rhin et de l'Escaut imbriqués sont connectés à la Seine et le Danube. Toutefois, à cause de quelques goulets d'étranglement majeurs, les systèmes hydrographiques européens ne peuvent participer pleinement à l'espace européen des transports.
Le ralentissement général de l'économie de l'Union européenne depuis 2008 a entraîné une surcapacité sur certains segments du marché qui, combinée à la fragmentation persistante du marché et au vieillissement de la flotte, s'est traduit par une dégradation des perspectives économiques et de durabilité pour la navigation intérieure. NAIADES II propose comme solution la mise en place d'un cadre stable à long terme pour les investissements et l'innovation en faveur d'une navigation intérieure de qualité, et l'adoption de mesures à court et à moyen termes, telles que le réexamen des exigences techniques coûteuses. NAIADES II préconise que les fonds provenant de l'UE, des États membres et du secteur soient utilisés pour soutenir les investissements nécessaires. L'accès aux financements revêt une importance particulière de ce point de vue.