Après 45 ans, un "hack" de la NASA permet d'étendre la mission de Voyager 2

Publié par Adrien,
Source: NASAAutres langues:
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À plus de 20 milliards de kilomètres de la Terre, Voyager 2 est tellement éloignée qu'il faut plus de 22 heures aux signaux pour atteindre la sonde. Alors que sa puissance diminue progressivement, les responsables de la mission pensaient devoir éteindre l'un de ses cinq instruments scientifiques l'année prochaine, mais un plan récemment mis en œuvre a permis un sursis inespéré.


Vue conceptuelle de Voyager 2.
Image: NASA

Grâce à un récent ajustement permettant à la sonde de rediriger une infime quantité d'énergie destinée à un système de sécurité embarqué, les cinq instruments scientifiques de Voyager 2 pourront rester actifs jusqu'en 2026, selon un communiqué de presse du Jet Propulsion Laboratory de la NASA. Cette opération comporte un risque minime, car le système concerné protège Voyager 2 des irrégularités de tension, mais la NASA affirme que la sonde pourra ainsi conserver ses instruments scientifiques allumés plus longtemps.

Lancées en 1977, les sondes jumelles Voyager 1 et Voyager 2 ont visité plusieurs planètes du système solaire externe avant d'atteindre les limites de l'héliosphère, une région en forme de bulle qui entoure le Soleil et nous protège des radiations nocives en provenance de l'espace interstellaire. Les sondes sont toujours actives et collectent des données inédites sur l'héliosphère et ses propriétés protectrices.

Linda Spilker, scientifique du projet Voyager au JPL de la NASA, a expliqué dans le communiqué: "Les données scientifiques que les sondes Voyager renvoient sont d'autant plus précieuses qu'elles s'éloignent du Soleil, nous souhaitons donc conserver autant d'instruments scientifiques en fonctionnement que possible."

Les générateurs des deux sondes perdent de la puissance chaque année en raison d'un processus de décroissance continu. Cela n'a pas affecté leur collecte de données, mais les responsables de la mission ont dû éteindre des chauffages et d'autres systèmes non essentiels pour compenser la perte de puissance. Pour Voyager 2, il devenait nécessaire de désactiver prochainement un instrument scientifique, dès l'année prochaine.

La scientifique ajoute "bien que la tension du vaisseau spatial ne soit plus régulée de manière aussi stricte, les systèmes électriques des deux sondes restent relativement stables après plus de 45 ans de vol, ce qui réduit la nécessité d'un filet de sécurité. L'équipe d'ingénieurs est également en mesure de surveiller la tension et d'intervenir si elle fluctue trop. Si cette nouvelle approche fonctionne bien pour Voyager 2, l'équipe pourrait l'appliquer également à Voyager 1."

Voyager 1 a franchi l'héliosphère en 2012, tandis que sa jumelle a fait de même en 2018, l'écart étant dû à la vitesse plus lente de Voyager 2 et à sa trajectoire différente. Un instrument scientifique embarqué est tombé en panne au début de la mission de Voyager 1, ce qui la rend moins dépendante en énergie que Voyager 2.

Les surtensions sont un risque mineur à ce stade de la mission, et les bénéfices supplémentaires en termes de données scientifiques recueillies par Voyager 2 en valent la peine, selon Suzanne Dodd, responsable du projet Voyager au JPL. "Nous surveillons la sonde depuis quelques semaines et il semble que cette nouvelle approche fonctionne".
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