Avec leur crâne massif et leurs dents imposantes, les Homo juluensis, exhumés dans le nord de la Chine, réécrivent l'histoire de l'évolution humaine.
Les premières traces de cette espèce proviennent de fossiles découverts dans les années 1970 sur deux sites en Chine. Ces restes, associés à des milliers d'outils et ossements, témoignent d'un mode de vie organisé. Les Homo juluensis chassaient en groupe, utilisant des outils en pierre pour capturer et exploiter des chevaux, une ressource essentielle pour survivre aux rigueurs hivernales.
L'une des particularités les plus marquantes de cette espèce est la taille de leur crâne, qui dépassait celle des Néandertaliens et
Homo sapiens. Avec une capacité crânienne estimée entre 1700 et 1800 cm³, ces hominidés possédaient un
physique robuste, bien adapté à leur
environnement glacial. Mais cette caractéristique impressionnante n'implique pas nécessairement une intelligence supérieure.
Des études récentes ont aussi révélé des similitudes frappantes entre les dents des Homo juluensis et celles des mystérieux Dénisoviens, découverts en Sibérie. Selon les chercheurs, ces ressemblances suggèrent que les Dénisoviens pourraient être une sous-population de Homo juluensis, un point de débat qui remet en question certaines classifications occidentales.
Cette hypothèse soulève également des tensions autour de la nomenclature. En Asie, des voix appellent à reconnaître Homo juluensis comme une espèce distincte, indépendante de la désignation de Denisova.
Les Homo juluensis, malgré leur résilience, vivaient en petits groupes. Cette organisation sociale les a rendus vulnérables à des événements climatiques extrêmes, comme les tempêtes de neige, contribuant probablement à leur disparition il y a environ 120 000 ans. À cette époque, les Homo sapiens commençaient à migrer depuis l'
Afrique, modifiant profondément les populations locales par des échanges génétiques.
Aujourd'hui, des traces de cet héritage subsistent: le génome humain asiatique contient des pourcentages plus élevés d'ADN anciens que celui des populations européennes. Cependant, la rareté des fossiles Homo juluensis limite encore notre compréhension de leur rôle dans l'évolution humaine.
Alors que les scientifiques poursuivent leurs recherches, cette nouvelle espèce invite à repenser la complexité de notre arbre généalogique. Les Homo juluensis nous rappellent que l'histoire de l'humanité est bien plus diverse et entrelacée qu'on ne l'imaginait.