Des organismes microscopiques peuplent les océans, invisibles à l'œil nu, mais jouant un rôle fondamental dans l'équilibre de ces vastes étendues d'eau. Parmi eux, les procaryotes, des créatures unicellulaires, occupent une place prépondérante. Cependant, leur avenir face au réchauffement climatique pourrait bouleverser cet équilibre fragile.
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Les procaryotes, qui incluent bactéries et archées, sont considérés comme les plus anciennes formes de vie cellulaire sur Terre. Capables de prospérer dans presque tous les environnements, ces organismes abondent dans les océans et constituent environ 30 % de la biomasse marine. Ils jouent un rôle crucial dans la chaîne alimentaire océanique en soutenant les besoins nutritionnels des poissons.
Cependant, de récentes études révèlent que les procaryotes pourraient devenir les grands gagnants du réchauffement climatique. Les chercheurs ont constaté que, bien que leur biomasse totale pourrait légèrement diminuer avec l'augmentation des températures, cette diminution serait inférieure à celle des autres formes de vie marine, telles que le plancton et les poissons.
Cette résilience pourrait avoir des conséquences graves. Si les procaryotes deviennent plus dominants, ils pourraient détourner une plus grande part des nutriments disponibles, ce qui réduirait les populations de poissons dont dépendent des milliards de personnes pour leur alimentation. De plus, l'augmentation de leur activité métabolique pourrait amplifier les émissions de carbone des océans, compliquant ainsi les efforts pour limiter le réchauffement climatique.
Les chercheurs soulignent la nécessité de mieux comprendre l'évolution future des procaryotes face aux changements environnementaux rapides. La capacité de ces organismes à s'adapter rapidement pourrait encore aggraver les impacts du réchauffement sur les écosystèmes marins.
Le microplancton marin d'un échantillon prélevé au large de Kailua-Kona à Hawaï, photographié à bord du navire Oscar Elton Sette (R 335) de la NOAA. Image Wikimedia
Les modèles actuels ne capturent pas entièrement ces dynamiques complexes, et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour anticiper les répercussions à long terme sur la chaîne alimentaire marine et le climat global.