Le Sea Cheetah, un navire volant à hydrogène, promet des voyages rapides sans émissions de carbone. Son concept repose sur l'effet de sol, une technologie qui pourrait bouleverser le secteur.
La startup Sea Cheetah, basée à Miami, travaille à la conception de ce véhicule. L'appareil, capable de transporter des passagers ou du fret, sera propulsé par des moteurs électriques alimentés à l'
hydrogène, produit localement sur des plateformes H2Hub.
L'effet de sol, exploité par l'appareil, crée une portance supplémentaire en volant à basse altitude au-dessus de l'eau. Cette technologie permettrait d'augmenter considérablement l'autonomie tout en réduisant la consommation énergétique. Par ailleurs, le Sea Cheetah se distingue aussi par son cadre réglementaire. Aux États-Unis, il n'est pas considéré comme un avion mais comme un navire, ce qui évite les lourds processus de certification aérienne, et in fine accélère son déploiement
commercial.
Le design de l'appareil présente une grande aile épaisse, optimisée pour l'effet de sol, et dotée de winglets, ces petites ailettes placées aux extrémités pour améliorer la stabilité et l'aérodynamisme. Sur l'extrados de cette aile imposante, sont montés deux moteurs électriques de grande taille, soigneusement carénés pour minimiser la traînée et améliorer les performances.
Sous l'appareil, des modules volumineux servent non seulement de flotteurs pour l'atterrissage sur l'eau, mais aussi de réservoirs pour l'hydrogène. En fonction de la forme sous laquelle cet hydrogène est stocké — gazeux ou
liquide — l'autonomie du véhicule pourrait être considérablement augmentée, potentiellement doublée si l'hydrogène liquide est utilisé.
Cependant, plusieurs obstacles techniques demeurent. La houle et les vagues constituent un problème majeur, car elles peuvent perturber la stabilité de l'appareil en vol, rendant difficile son maintien à basse altitude. En outre, l'intégration de ce type de véhicule dans le trafic maritime soulève des questions.
Sa vitesse élevée, bien supérieure à celle des navires traditionnels, et sa difficulté à s'arrêter rapidement posent des problèmes de sécurité. L'appareil devra donc être équipé de systèmes avancés pour anticiper et éviter les collisions, tout en s'adaptant aux règles de navigation maritime existantes.
Malgré ces obstacles, le Sea Cheetah n'est pas seul sur ce marché. Le Viceroy Seaglider, un autre aéronef à effet de sol, propose déjà des prototypes fonctionnels. Ce secteur naissant suscite une compétition féroce pour devenir leader du transport zéro émission.
Qu'est-ce que l'effet de sol ?
L'effet de sol est un phénomène aérodynamique qui se produit lorsqu'un avion ou un appareil volant évolue très près de la surface de la Terre, en général à une altitude inférieure à son envergure. Cette proximité avec le sol crée une compression de l'air sous les ailes, augmentant la portance et réduisant la traînée.
Dans ces conditions, l'appareil bénéficie d'une meilleure efficacité énergétique. Il peut parcourir une distance plus grande en consommant moins de carburant qu'un avion volant à haute altitude.